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Jordi Grau J. GRAU 21 août 2008 10:50

Message à "Titi"

Bonjour :

Vous avez trouvé "puérile" l’analyse que je proposais quand j’écrivais à propos des grandes entreprises : "elles ont abandonné une grande partie de leurs activités (par exemple : nettoyage des locaux) et les ont confiées à des entreprises sous-traitantes. C’était une excellente idée d’un point de vue stratégique : cela permettait de faire porter une partie du risque à des petites entreprises, tout en divisant les salariés (diviser pour régner, cela marche toujours)." 


Vous dites qu’il y a 
"d’autres facteurs plus pragmatiques et moins idéologiques". 

Je réponds deux choses à votre commentaire :


- je ne prétends pas avoir donné TOUTES les raisons pour lesquelles une entreprise se débarrasse d’une partie de ses activités. Celles que vous donnez ne sont pas incompatibles avec celles que j’ai avancées.


- ce que j’appelle "point de vue stratégique" rejoint ce que vous appelez "pragmatisme". Il est fort pragmatique, du point de vue des actionnaires, de vouloir faire porter une partie du risque financier à de petites entreprises juridiquement indépendantes (même si, d’un point de vue économique, elles ne sont pas si indépendantes que cela). C’est la même logique qui pousse une entreprise à se débarrasser des activités les moins rentables : les actionnaires en effet (ou les fonds de placement qui gèrent leurs intérêts) poussent en effet à des taux de rentabilité très élevés (en général beaucoup trop élevés, d’ailleurs, ce qui met en danger la survie de l’entreprise. Cf à ce sujet Le capitalisme est en train de s’autodétruire de Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Editions de la Découverte).

De la même manière, il est très pragmatique de faire en sorte que les salariés ne soient pas trop nombreux dans un même endroit et dans une même entreprise. Ce que rappellent les sociologues Luc Boltanski et Eve Chiapello dans Le nouvel esprit du capitalisme, c’est qu’il y avait une forte agitation sociale à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix : beaucoup de grèves, ouvertes ou larvées, parce que les salariés étaient unis, nombreux, et avaient les conditions matérielles pour se regrouper et s’organiser. Tout cela portait un coup sérieux à la productivité des entreprises. Le changement de sructure des grosses entreprises s’explique en partie par cette situation. C’est la même logique qui pousse les entreprises à embaucher beaucoup d’intérimaires ou de salariés en CDD. D’une part, bien sûr, ils sont plus flexibles, mais ils sont aussi mal vus par les autres salariés. Là encore, cette division des salariés les empêchent le plus souvent de se mobiliser de manière efficace.


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