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Le Chat Noir Andalou Ensaf 4 septembre 2008 12:37

 

La misère des autres nous concerne autant que la misère de "chez nous". La situation actuelle de l’Humanité est basée sur des répercussions, i.e., tout ce qui se passe ailleurs, même dans les pays les plus lointains, a un effet papillon à long ou à moyen terme. Le phénomène de l’immigration a pour cause des aléas économiques, sociaux et politiques. Cela fait beaucoup surtout dans des pays où le taux d’illettrisme, par exemple, peut dépasser plus de 50% de la population. Je suis la première à crier haut et fort que les gouvernements responsables des pays « fournisseurs » d’immigrants, doivent se préoccuper de la sort de leurs citoyens. Mais, dans le cas de plusieurs pays nommés « en voie de développement », vous les savez bien, les changements sociaux ne se font pas du jour au lendemain car cela requiert tout d’abord un changement de mentalité qui aura lieu au fur et à mesure et tout au long de plusieurs générations. Et les pays développés ont aussi une certaine responsabilité. Retracer l’Histoire c’est comprendre le phénomène de la immigration massive.

N’oublions pas que nombreux de ces immigrants « illégaux » ont tout fait dans leur pays non seulement pour s’en sortir mais aussi pour essayer de venir en France en tant que « réguliers ». Malheureusement pour eux, la loi s’est durcie et, comble du désespoir, ils dépensent les économies d’une vie (qui peut bien représenter pour nous seulement le salaire d’un mois) et arrivent même à sacrifier leurs vies (centaines des morts sur les « pateras » qui essaient d’atteindre les côtes espagnoles) non pour un El Dorado –car ils n’y croient plus- mais pour survivre.

Bien sûr, un seul pays ne pourra jamais recueillir tous les misérables su monde. Mais, dans ce cas, mieux ne pas faire des compromis. Ce que je trouve ahurissant ce que des personnes ayant travaillé ici depuis 20, 25 ans en France soient mis à la porte parce qu’ils ne sont pas en possession d’un papier attestant qu’ils ont le droit d’être ici mais qui, en même temps, ont cotisé la Sécu, payé leurs impôts…

Concernant ce discours « chez-nousniste » (doivent respecter la li de CHEZ NOUS, on est CHEZ NOUS, etc.).Sincèrement, j’ai l’impression qu’on recule de 70 ans en arrière…

Je pense qu’il faut bien faire le différence entre les étrangers, clandestins ou réguliers, qui travaillent, occupant même parfois des postes que les Français ne souhaitent pas, en essayant de s’en sortir les fins des mois, et ceux qui n’ont pas compris qu’ici comme ailleurs une société se construit sur ce même travail et le respect de la loi (toujours une question d’éducation) et que, soit dit en passant, la France est un état laïque qui permet à tous de vivre leurs croyances et exhorte aussi à respecter aussi celles de autres.

De la racaille, des délinquants et des criminels, il y en a partout, mais il est vrai que les étrangers sont plus visés car ils attirent plus l’attention et on créé vite fait des clichés et des préjugés. Moi-même je surprends souvent les gens parce que je n’entre pas dans l’idée qu’ils s’étaient fait sur ceux qui ont mes mêmes origines (!).

Je crois très sincèrement que le problème est beaucoup plus profond et que il faut aller à la racine. Calculer un quota d’expulsions sans tenir compte de la vie de ses gens n’est pas la solution et ne fait que augmenter la xénophobie, la peur, l’intolérance et la méfiance.

 

A titre d’information : Je ne suis pas Française, mais Espagnole d’origine marocaine. J’avais obtenu la naturalisation en 93 car la situation socio-politique au Maroc était assez imprévisible. Or, je me suis toujours considérée Hispano-marocaine, je n’ai jamis eu de dilemme d’identité. En France, je suis étrangère, mariée avec un Français, mais n’ai pas l’intention de demander la naturalisation. Je ne me sens pas Française, mais j’apprécie vivre ici. Je considère la France comme mon pays d’accueil. Quand je regarde la situation dans laquelle se trouvent beaucoup d’« illégaux », je me dis que j’ai de la chance, que je suis une privilégiée, que pour eux partir a été plus difficile que pour moi.


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