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Halman Halman 22 août 2008 14:23

Que le bracelet ne soit pas porté tout le temps ?

Mais le patient Alzheimer, il est désorienté spatialement et temporellement 24/24. Il ne sait plus si c’est la nuit, le jour, l’été, l’hiver. Il a envie de faire un tour dehors, si il est 2 heures du matin ce n’est pas son problème, pour lui c’est l’après midi quand même et il fait beau quand même.
Donc à 2 heures du matin, le bracelet électronique est aussi une sécurité pour le patient. Il vaux mieux le récupérer à la loge que sous une voiture.

Et quand c’est la police qui nous appelle pour récupérer un patient au commissariat. On a droit aux commentaires sarcastiques et agressifs des policiers du genre "ah ils sont vachement bien surveillés nos vieux !". Autrement dit "c’est le foutoir votre hôpital".

Quand ce n’est pas les voisins ou la gardienne de l’ancien immeuble du patient, qui le voyant rappliquer paniquent et nous envoient des insanités sur notre manque de professionnalisme.

L’argument "c’est pour embaucher moins" n’est pas faux. Mais quand on se retrouve à 2 aides soignants et une infirmière pour surveiller 25 patients très désorientés et qui ont des lubies soudaines toutes les 2 minutes, ce genre d’appareillage est vraiment un soulagement, quand en plus on doit 10 fois par jours courir chercher un patient égaré dans tout l’hôpital, comme par hasard à l’heure des repas, devant laisser la collègue seule pour s’occuper de 25 patients avec 25 menus adaptés différents et 8 patients à faire manger en chambre (donc la salle de repas sans surveillance), c’est dramatique et dangereux à l’inacceptable.

Il y va aussi d’une certaine image de marque et de respect de nos institutions. Plus notre image s’améliore (nos vieux sont mieux soignés et mieux sécurisés) plus les gens nous font confiance et plus la fréquentation des hopitaux gériatriques augmente. Et plus la fréquentation augmente, plus les budgets augmentent. Et plus les budgets augmentent plus on embauche et on investit. C’est la boucle infernale qui s’inverse également.

Il y a donc un moment où une certaine éthique de moralistes dissertant bien tranquillement dans leurs bureaux et à la télévision, doit laisser place à l’urgence de la sécurité et du danger, aux exigences du quotidien.


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