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abseby 29 août 2008 23:45

	 	 	 	

Bonjour,

 

Pour moi, votre exposé est digne d’un mauvais devoir d’Histoire-Géo de 3ème, et ne mérite pas la visibilité qu’il a sur un site comme Agora Vox.

En fait tout votre argumentaire repose sur la définition que vous avez du mot anti-capitaliste. Et comme celle-ci est erronée, forcément tout s’écroule !

Oui, les mots ont bien un sens, mais être "anticapitaliste" ne veut pas dire être opposé à la notion de capital, mais opposé au système économique et social dit capitaliste ! Sacrée nuance !

Ce qui fait que même si votre métaphore du capital de Robinson tient la route, votre métaphore du Robinson anticapitaliste quant à elle ne vaut rien.

Permettez-moi de la reprendre...

D’abord, qui dit système économique et social, dit plusieurs individus et relations entre eux (et non pas seulement relations entre un individu et son environnement naturel).

Il nous faut donc introduire au moins un second personnage : Vendredi.

Dans le cas du capitalisme, l’homme civilisé nommé Robinson aura la charge d’organiser sa collaboration avec Vendredi si on veut connaître cette "fabuleuse croissance" comme vous dites. Il lui dit :

- Tu vois, Vendredi, je t’ai apporté cette charrue, ces outils, que tu n’aurais jamais eu sans moi. Je te propose un échange : Tu dois m’apporter ta force de travail en utilisant ces outils. Au final, partagerons la production qui en découle (il lui propose 75% / 25% comme il est bon prince). Ayant apporté le capital, la partie qui me revient s’appelle dividende.

Devant une telle démonstration de bon sens, Vendredi est enthousiaste. Mais après des mois et des mois de labeur, Vendredi sera rapidement agacé de peiner autant tout en voyant Robinson vivre dans l’aisance et le confort.

On pourrait arrêter la petite histoire ici. Mais profitons en donc pour illustrer d’autres aspects des rapports de force de ce joli monde, au-delà de seule notion de capitalisme.

Un jour vient une idée à Vendredi... Si j’arrivais à me constituer mon propre capital, je pourrais restituer les outils à Robinson et n’aurais plus à lui verser de dividendes...

Seulement, Robinson s’apercevant de ce qui se préparait rencontra Vendredi et lui dit :

- Il me semble Vendredi que tu cherches à te fabriquer des outils sur le modèle des miens. Mais je dois t’expliquer que cela pose un grave problème moral.

En effet, ce n’est pas le peu de bois et de cordage qui donnent de la valeur à ces outils, mais l’intelligence qui les caractérise. Cette dernière est également ma propriété. Appelons la propriété intellectuelle. En l’incorporant dans un nouvel outil sans m’en demander l’autorisation, tu dois comprendre que tu me voles cette propriété intellectuelle.

Devant une démonstration d’une telle clarté, Vendredi s’excusa, et remercia Robinson pour sa clémence.

Après des années labeur, Vendredi n’en finit pas de réfléchir à sa relation avec Robinson. Un jour il se dit que la terre des plantations, la source en eau sont autant de ressources naturelles qui contribuent à la production de richesse. Or cette part de richesse lui revient de droit, puisqu’il était présent dans l’ile avant Robinson.

Fort d’un tel argumentaire, il décida d’aller renégocier son contrat qui le lie à Robinson.

En bon homme occidental qui se respecte, Robinson qui sentit que ses intérêts étaient menacés, ne manqua pas d’avoir la mauvaise foi nécessaire pour fournir une réaction appropriée :

Dis moi Vendredi, tu me demandes de reconnaitre que la parcelle de terre et la source d’eau étaient les tiens avant mon arrivée. Comment pourrais-je le reconnaitre alors que je n’étais pas là pour le constater ?

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que tu tentes de remettre en cause l’équilibre de relations qui nous lie.

Tu dois savoir que toute société civilisée possède aussi des outils qui lui permettent de la protéger contre ceux qui menacent son équilibre.

Comme tu peux le constater, je préfère utiliser la diplomatie avec toi, avant d’avoir recours à la force.

J’espère que tu ne sauras pas me décevoir et que nous pourrons continuer notre collaboration comme par le passé.

...Dans un système anti-capitaliste maintenant :

Robinson expliqua à Vendredi qu’ils disposaient d’un outillage commun dont ils devraient se partager l’usage.

Il restait à espérer que l’île de Robinson et Vendredi ne fasse pas partie d’un archipel utilisant différents systèmes économiques et sociaux.

Car certains voisins capitalistes pourraient sentir leur île menacée de contagion anti-capitaliste, et donc amenés à utiliser des moyens appropriés pour préserver leurs propres équilibres à eux (peut-être en trouvant le moyen de convertir l’île de Vendredi et Robinson, qui sait ?)

Bref, une société, ce sont des échanges et des rapports de force. L’équilibre est une notion subjective.

Pour revenir au NPA, il propose (programmes, professions de foi...) quand l’heure est à proposer pour postuler à un poste exécutif. La dernière fois c’était l’année dernière.

En attendant la prochaine fois, le seul rôle qu’il peut avoir est de résister à sa manière (par des soutien des mouvements sociaux par exemple) aux mesures prises par l’actuel exécutif et dont il conteste le bien fondé.

Son rôle est aussi de sensibiliser les gens aux injustices qu’il constate dans le système qui prévaut dans notre société.

Ce n’est pas facile, au milieu de médias officiels partiaux. Et à lire des contributions comme la votre, ils ont encore un sacré boulot de sensibilisation devant eux !

 


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