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Ronny Ronny 19 septembre 2008 15:08

@ auteur,

Article biaisé. Voyons en effet la méthode et ses conséquences :

Il s’est agi de réquisitionner des carrières et anciennes décharges fermées depuis des années pour y déposer "en urgence" les ordures napolitiannes. Cette réquisition s’est faite contre l’avis des élus locaux et des populations locales, représentées par les conseils municipaux. Il s’agit donc d’un déni de la représentation locale. Je cite : “Nous réclamons juste le droit de pouvoir gouverner sur nos territoires. Ces décisions ont été prises par-dessus nos têtes, nous n’avons pas été consultés, c’est ça le problème”, déclaration à l’AFP de Massimo Nuvoletti, maire-adjoint de Marano, une commune de gauche limitrophe de Chiaiano.

Des lors, comment ne pas comprendre la réaction des populations habitant des quartiers défavorisés. Je cite "Depuis vendredi, jour et nuit, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants de Chiaiano, un quartier au nord-ouest de Naples, bloquent l’accès à d’anciennes carrières que le gouvernement a réquisitionnées par décret, avec neuf autres sites, pour les transformer en décharges afin d’absorber les milliers de tonnes d’ordures en souffrance de la région de Naples, la Campanie."

Il s’agit donc bien d’un syndrome de "not in my backyard", mais la face visible de celui-ci a concerné des communes défavorisées à qui on impose de l’être davantage, alors que les pressions sont venues, à l’échelle locale, des communes les plus riches, donc de celles qui ont voté Berlusconi majoritairement !!! Elles ne voulaient pas "partager" la question du traitement des ordures. Quoi de plus naturel, et quelque part de plus légitime, que la révolte des populations ! Je cite encore : "Douze personnes ont été blessées vendredi et samedi dans des heurts parfois violents avec les forces de l’ordre. Trois manifestants accusés de violences envers les forces de l’ordre ont été assignés à résidence et seront jugés début juin.... Le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté mercredi lors d’un conseil des ministres symboliquement réuni à Naples, un arsenal de mesures pour résoudre la crise des déchets, dont la “militarisation” des sites choisis pour être transformés en décharges et des sanctions pénales allant jusqu’à l’incarcération pour les personnes qui s’opposeraient à ces décisions... Les personnes incitant aux “désordres” contre la création de décharges risqueront jusqu’à 5 ans de prison tandis que ceux empêchant leur aménagement seront passibles de trois mois à un an de prison, a averti le nouveau chef de gouvernement."

Rappelons aussi que les ordures ont été judicieusement enlevées des quartiers touristiques. D’après "Le point" : "Les Napolitains respirent et les touristes, qui font traditionnellement étape avant de poursuivre sur Pompéi ou d’embarquer pour Capri, peuvent revenir. Nul effluve ne se dégage plus de la piazza del Plebiscito, et la via Toledo, principale artère commerçante, a été rendue à son grouillement. Les quartiers populaires de la vieille ville eux-mêmes sont exempts de toute pollution visuelle et olfactive." Mais rien n’est réglé dans la périphérie de Naples, et là aussi curieusement dans les quartiers les plus populaires qui croulent toujours sous les sacs plastiques.

Conséquence de cette politique Berlusconienne que vous encensez ? Je cite Umberto Arena, professeur à l’institut des sciences de l’environnement de l’université de Naples : « D’un point de vue sanitaire, les ordures ménagères qui encombraient les rues de Naples ne constituaient pas un véritable danger ; elles auraient tout au plus pu provoquer une épidémie de gastro... La vraie menace pour la santé publique, c’est précisément l’enfouissement de déchets industriels sans la moindre précaution.  Une couche de bonne terre pour recouvrir le tout et le champ est mis à la disposition d’un maraîcher qui peut tout à loisir y faire pousser fruits et légumes. Et, quand les rebuts ne sont pas enfouis, ils sont brûlés, dégageant dans l’atmosphère d’importantes quantités de dioxine ". 


Rappelons en effet que certaines communes de l’agglomération napolilaine sont fortement polluées par la dioxine, avec des taux parmi les plus élevés en Europe. Je cite "Le point" toujours : La Campanie est ainsi devenue la région la plus polluée d’Europe. La densité de ces décharges sauvages est telle dans la zone délimitée par les villes de Nola, Marigliano et Acerra qu’elle a été surnommée «  le triangle de la mort  » par la revue médicale The Lancet . Et ce trafic dure depuis une vingtaine d’années, suffisamment longtemps pour que les effets s’en fassent sentir sur les organismes.

On en a deja vu une consquence récente avec la pollution la dioxine de la mozzarella distribuée partout en Europe...

Rien n’est donc résolu mais tout a disparu. C’est de la magie sauce Berlusconi, dont les effets se feront sentir en terme de santé publique dans des années... 


Pour en savoir plus (et être moins affirmatif dans vos assertions) :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=42035
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/naples-la-guerre-des-ordures/924/0/248948
http://afp.google.com/article/ALeqM5gQCChVNI0Yuu4jODtOBM71mZLP_g
 


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