• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Naja Naja 22 septembre 2008 01:57

Pour ce qui est de votre seconde réponse :

« On apprend à être parents par la pratique, et si il n’y a pas de parents parfaits, il y a également peu de parents qui ne vous amènent à l’âge adulte. Comme vous êtes vivante, je suppose que vous avez pu survivre au traumatisme de votre éducation malgré l’acharnement qu’on mit vos parents, ou vos tuteurs, à vous rendre la vie impossible. Souriez, votre écran vous regarde »

Vous êtes bien aimable, mais je n’ai aucune envie de sourire en lisant votre douce minimisation. Aussi bienveillantes que puissent être vos intentions.
J’ai été victime d’incestes (au pluriel oui). En tout, près de vingt ans de violences, viols, agressions et tortures. Si je vous répondais en donnant le premier détail qui me passe par la tête, il y aurait toute les chances pour que votre écran vous fasse passer l’envie de sourire en vous donnant plutôt la nausée. Mais je n’ai aucune raison valable d’en dire davantage ici  : je ne tiens pas à utiliser les atteintes que j’ai subies comme des ressorts s’appuyant sur l’émotionnel pour me donner un genre d’avantage dont je n’ai que faire. Je trouve ça... indigne. Et ce serait hors de propos.

En revanche, en accord avec ce que vois comme ma participation à la prise de conscience collective du bilan actuel de l’humanité, je vous invite à lire l’article suivant sur le sujet de la maltraitance (spécifiquement l’inceste en l’occurence) : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44265. Car non, les vécus impensables comme le mien ne sont malheureusement pas anecdotiques. Au point que les parents bienveillants, s’ils sont toujours la référence dans notre idéal (et heureusement), ne constituent plus franchement la norme dans la réalité. Vous dites : « La normalité veut que les parents sont plutôt bienveillants, même s’ils commettent tous des erreurs.  ». Je trouve la formulation intéressante : la normalité veut ? La seule chose ici qui veuille, c’est notre propension à demeurer aveugle qui veut que la réalité soit ce qui nous arrange, conforte, et rassure.

Il ne s’agit pas du tout pour moi de relever ici vos failles. Mais de remplir comme je peux ce que je pense être mon devoir citoyen d’information. Simplement car en vous lisant, j’ose caresser l’espoir que vous puissiez intégrer cette monstrueuse réalité canibale à votre bilan humaniste, et éviter ainsi d’alimenter un déni qui s’oppose à une prise de conscience dont visiblement, vous mesurez toute la valeur.
Et/ou qui sait, peut-être ce sera le cas pour d’autres lecteurs...

---

Pour en revenir à ma remarque initiale : « merci de ne pas les condamner à une infériorité immuable, congénitale si je puis dire... » 
Vous me demandez : « Pourquoi voudriez-vous que je les condamne à quoi que ce soit ? »
Mais je ne le veux rien ! Cest vous qui le faites, en posant qu’il est impossible de s’élever au dessus de la faiblesse sans le concours de parents protecteurs et bienveillants.

« Pour le coup, ce ne serait pas cohérent pour un humaniste. Si je met la période nazie dans le bilan de l’humanité, rassurez-vous, j’y met également la souffrance des victimes de l’humanité. »
Au risque de paraître lourde en enfonçant le clou : c’est tout l’objet de mes deux commentaires à ce sujet.

 

Cordialement,
Naja

 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès