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elisabeth 20 octobre 2008 19:36

Ce qui est assez amusant, c’est que Monsieur Barroso et Monsieur Sarkozy nous explique qu’il est nécessaire d’avoir le traité dit de Lisbonne pour que l’Union Européenne fonctionne.

Or, toutes leurs actions, ces derniers temps, montrent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir le traité dit de Lisbonne.

Premièrement, la "présence" de Monsieur Sarkozy montre que l’UE a moins besoin d’Institutions modifiées que de "leadership" à sa tête. Traité de Lisbonne ou non. Monsieur Sarkozy a beaucoup de défauts, mais il faut lui reconnaître une chose : c’est un homme politique...Et non un technocrate (comme Barroso)
Ce qui permet à Monsieur Sarkozy de présenter un "visage" aux partenaires de l’UE...Ce ne sont pas les traités...Mais bien sa légitimité démocratique, acquise en 2007, en France. Rien d’autre. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que c’est lui qui est au devant, et non Monsieur Barroso (dépourvu de ladite légitimité démocratique)

Deuxièmement, si cette présidence est considérée comme "énergique" par Monsieur Barroso, cela n’est pas dû au fait d’avoir des Institutions ceci ou cela. Cela résulte de la position de la France dans de nombreuses Institutions nationales, européennes, internationales. Là où un pays comme par ex la Slovénie ou Chypre, aurait eu du mal à organiser des "sommets" ceci ou cela, la France a réussi à le faire, parce qu’elle est membre du G5, G8, G20, etc. Mais aussi parce qu’elle est membre permanent du Conseil de Sécurité à l’ONU (çà aide pour faire des discours et proposer des idées !!!) Et qu’elle est, enfin, membre fondateur de l’UE.

Les pays qui succéderont à la France ne pourront pas en faire autant, non pas parce qu’un traité ceci ou cela manque, mais parce que leur poids sur la scène internationale n’est pas aussi important que celui de la France. A l’inverse, dans une situation de crise, on aurait pu constater que l’Allemagne aurait pu en faire sans doute autant (parce que soutenu par la France) que notre cher pays...En raison de son caractère de pays "fondateur" et de sa "légitimité" auprès de la plupart des partenaires européens nouvellement arrivés, et de ses bonnes relations avec les USA.

Monsieur Barroso fait enfin semblant d’oublier, et Monsieur Sarkozy de même, que la "Présidence" d’un Etat...Ne concerne que le Conseil de l’Europe. C’est à dire qu’en gros, Monsieur Sarkozy est un super président du "Sénat" européen. Or, toutes les décisions du Conseil sont prises de manière collégiales ! Autrement dit...Le traité dit de Lisbonne ne met pas en danger la "continuité" d’une politique d’un Etat à un autre...Parce que l’UE (comme la France) a sa logique propre. Si les "politiques" essayent d’insérer des changements, la ligne directrice reste toujours la même. De la même manière que les élus au niveau national se passe le témoin à chaque élection, les "présidences" se passent le bâton en douceur. (Par ex, les derniers mois précédents la présidence française du Conseil de l’Europe, la Slovénie a beaucoup travaillé avec la France par ambassadeurs et Ministres interposés. Et on voit aujourd’hui que la présidence tchèque multiplie les contacts avec les Etats membres pour organiser sa propre présidence)

On terminera en rappelant que le traité dit de Lisbonne, s’il était en application, aurait : 

— fragiliser la position de l’UE lors du conflit entre la Russie et la Georgie. Le traité stipule expréssement une "vassalisation" à l’OTAN. Difficile, dans cette position, de prétendre arbitrer un conflit où l’on est, nécessairement, juge et partie.

— empêcher l’UE de réfléchir à une "moralisation" du système financier : la Charte reconnaît comme une "valeur" la circulation des capitaux, sans aucun contrôle.

— instaurer un système fédéraliste qui aurait par ex interdit aux Etats d’user de solutions "nationales" pour répondre (sur le territoire national) à la crise financière 

Et on peut trouver plein d’autres choses encore. 

Monsieur Barroso peut bien rêver de faire "revoter" les Irlandais...Il faudra d’abord qu’il applique "Nice" lors des élections européennes (supprimer un commissaire, un parlement avec moins de parlementaires)...Car si Brian Cowen milite avec forces sur l’utilité du traité dit de Lisbonne....Son parti, lui, n’est pas prêt à recevoir une nouvelle correction, qui pourrait bien survenir dans un contexte récessionniste, où l’action du Premier Ministre irlandais est contestée. 

 



 

 







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