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Pierre Régnier Pierre Régnier 21 octobre 2008 03:02

Merci à tous de tenter de débattre. Merci tout particulièrement aux deux intervenants qui ne se sont pas découragés après nos précédents échanges... mais qui contatent comme moi que l’on ne s’est guère rapprochés.

Avant d’aller plus loin je tiens à dire ceci : Je ne me lasserai pas de reproduire cette citation de l’écrivain athée José Saramago :

« Le facteur Dieu est la plus criminelle des inventions » (citation relevée, après le 11 septembre 2001, dans Le Monde du 22)

Et je ne me lasserai pas, moi qui ne suis pas athée, de préciser ceci : ça restera parfaitement vrai tant que les institutions religieuses ne rejetteront pas clairement, une fois pour toutes, leur actuelle conception de « la Parole de Dieu ».

Non Forest Ent, je ne dis pas « si le mal existe, Dieu n’existe pas ». Je dis que si Dieu commande le mal, comme les institutions religieuses nous disent qu’il le commande, alors ce Dieu est détestable (même s’il commande par ailleurs aussi le bien, comme les institutions nous disent qu’il le commande aussi) et je dis qu’il faut se détourner de ce Dieu détestable. Il est en effet largement prouvé que beaucoup de ceux qui ne s’en détournent pas sont entraînés dans une schizophrénie meurtrière, et que, très logiquement, ils font le mal prétendument commandé par ce Dieu.

Mais je persiste à penser que la contradiction que les institutions religieuses s’entêtent à justifier et à pérenniser est stupide, et révoltante parce qu’elle est criminogène. Et je ne pense pas du tout, moi, que si Dieu existe il commande ou a commandé le mal. Je crois qu’il n’existe pas dans la duplicité (et les dirigeants religieux nous disent assez qu’il n’existe pas dans l’évolution, qu’il est parfait de toute éternité). Je crois alors, comme Jésus (comme aussi, si je l’ai bien comprise, Lisa SION 2) qu’il ne commande que le bien.

Et alors, oncle Archibald, les longues listes des initiatives édifiantes, interreligieuses ou pas, de Jean-Paul II et de Benoît XVI n’y changeront rien. Il faut CHOISIR, et non pas multiplier les belles actions pour masquer et faire oublier le prétendu désir criminel de Dieu affirmé et justifié par ailleurs. Cette affirmation et cette justification sont le résultat d’un dogmatisme stupide et, plus encore, de l’immense orgueil écclésiatique conduisant à s’enfermer dans cette certitude : Voilà trois mille ans que nous sacralisons la violence, nous n’avons pas pu nous tromper si longtemps.

Et alors, Forest Ent, le problème n’est pas d’aller chercher une quelconque réponse dans une quelconque littérature théologique. Il s’agit de ramener les théologiens devant cette manifeste réalité : aujourd’hui comme hier on maltraite et on tue au nom de Dieu parce que VOUS dites que Dieu le demande ou l’a demandé. Il ne s’agit pas de demander à l’humanité profane d’écouter dans le respect et l’humilité la prétendue parole de Dieu, fut-elle criminogène. Il s’agit d’obtenir des Institutions religieuses et de leurs théologiens qu’ils cessent de tricher et, dans un premier temps, assument leur responsabilité dans la violence effectivement commise au nom de Dieu pour, dans un second temps, chercher réellement à débarrasser leurs religions respectives de leurs dogmes criminogènes.

En clair il s’agit d’affirmer haut et fort que, lorsque les textes sacralisés par les croyants attribuent à Dieu une parole meurtrière ou l’approbation d’une parole meurtrière ÇA N’EST PAS LA PAROLE DE DIEU.

Je crois, Jean-claude, que les institutions religieuses peuvent parfaitement rejeter leurs croyances criminogènes mais, c’est vrai, ça demande du courage. Ça demande plus encore de l’humilité et de la lucidité. En tout état de cause ça suppose qu’on accepte de mettre les dogmes en question, ceux qui s’appellent comme ça mais aussi ceux qui, moins explicitement définis comme tels, alimentent l’attitude dogmatique. Parmi ceux-ci il y a, me semble-t-il, cette assertion que vous posez comme un préalable : « les textes de l’ancien testament sont à interpréter en fonction du nouveau testament et des dires de Jésus ». Le moins qu’on puisse dire est que, pour tout profane ayant un peu de bon sens ça ne va pas de soi.

Et si le concept de révélation conduit, par exemple, à justifier une parole criminogène très concrètement opérante (entrainant de nombreux crimes) pendant mille ans pour, après cette période, « éclairer » le croyant sur la cohérence, la valeur et la respectabilité de cette parole, admettez que le non-croyant a quelques raisons de penser que c’est ce concept de « révélation » qui doit être mis en cause. Admettez que le « pas encore croyant » a toutes les raisons, s’il est sain d’esprit, de ne pas risquer de le devenir et de fuir ce monde de fous furieux (au sens le plus sérieux du terme : dont la furie va provoquer des désastres).

Je le redis encore : je ne crois pas, moi, que la croyance en Dieu, et les religions rassemblant les croyants, doivent constituer fatalement un tel monde de fous furieux. Sans remise en cause de l’actuelle conception de la « parole de Dieu » assurément si.


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