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Jordi Grau J. GRAU 24 octobre 2008 11:34

Cher M. Dugué,

Je crois qu’il est un peu réducteur de vouloir "découper" l’histoire en périodes bien précises, et plus encore si ces périodes sont d’égales longueur. Trop d’exactitude tue l’exactitude. On peut à ce propos remarquer une légère contradiction dans vos propos : vous parlez d’une période "romantique", qui irait de 1800 à 1870, puis, vers la fin de l’article, vous semblez reprendre un autre découpage, qui ferait remonter la période contemporaine à 1815. Le nombre de 70, on le voit, est donc assez arbitraire. A ce sujet, je ferais remarquer qu’il est très contestable de faire commencer la période des Lumières à 1730. En réalité, la pensée des lumières a commencé bien plutôt. Locke, grand inspirateur de tous les philosophes du XVIIIème siècle (y compris de Rousseau) a écrit son second Traité du gouvernement civil à la fin du 17ème siècle.

Si vous me permettez encore une petite critique, j’ai l’impression que vous avez tendance à confondre l’idéologie dominante et la réalité historique. Il est certain que la pensée politique opère un tournant aux 16ème et 17ème siècle avec Machiavel et Hobbes. Mais les politiciens n’avaient pas attendu Machiavel pour être effroyablement machiavéliques. Vous citez Shakespeare à juste titre, mais vous oubliez de dire que les rois dont il s’est inspiré pour écrire ses pièces ont généralement vécu au moyen-âge. En cette période, les assassinats politiques étaient déjà monnaie courante. Il est vrai que l’Eglise catholique avait alors un poids très important, qu’elle a progressivement perdu au profit du pouvoir séculier. Mais il est exagéré de dire qu’il s’agissait d’une théocratie. En réalité, il y avait une forte rivalité entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, et notamment entre la papauté et l’empire germanique (cf. Le Nom de la rose de Umberto Eco). Et ce qui complique les choses, c’est que le pouvoir spirituel avait lui-même un pouvoir politique, ce qui le conduisait à se comporter d’une manière pas toujours très conforme aux préceptes évangéliques ou à la doctrine de saint Thomas d’Aquin.


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