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Absurde Absurde 29 octobre 2008 16:54

Il a raison Foufouille, cela fait un bail qu’on nous ressort les mêmes vieilles lunes, et c’est comme pour le reste : de la culture de marronniers. 

Je me souviens, quand je me suis mis au truc autour de 93 (au bon vieux temps du Windows 3.1 et des machines-outil à disque souple et ronfleur intégré), on nous promettait une explosion du télétravail, le tertiaire à domicile pour venir à bout du même coup du chômage de masse et de la pollution induite par la mobilité. Télésecrétariat, travail en équipes virtuelles, prises de commandes de courses avant livraison pour s’éviter le fléau du caddy plein à la caisse du Carrouf le samedi aprème, le téklétravail serait une mine d’emplois. Et puis comme pour toute innovation hyper-utile, pertinente et appelée à faire évoluer positivement nos petites habitudes, la mentalité franchouillarde a fait son oeuvre, les décideurs ont freiné le truc des quatre charentaises et le télétravail a conquis ainsi son statut de vain mot majuscule. 

Déjà que l’Internet est arrivé en France par la petite porte, qu’autour de 96 encore beaucoup de gens en ignoraient tout. Douze ans après, L’ADSL reste une fiction pour pas mal de nos compatriotes. On est en dégroupage total si on vit dans un coin rentable, autrement c’est le passage forcé par les petits fils de cuivre de l’opérateur (pré)historique, via le modem rutilant des FAI escrocs. Le satellite bidirectionnel ? Marginal, cher, et il vaut mieux disposer d’un terrain pour la parabole géante. Le Wimax ? Ah, le Wimax. On en parle comme les aventuriers parlaient de l’Eldorado, et on ne fait qu’en parler quand on sait ce que c’est. Le Wimax est au web haut-débit ce que la pile à combustible est à l’automobile : une utopie entretenue dans son statut d’utopie, comme tout ce qui relève d’une (mauvaise) volonté politique. Au fait, on n’est pas lourds à savoir précisément ce que c’est le Wimax, de quoi il s’agit précisément, le pourquoi du comment d’une connexion sans fil, partout, qui pourrait s’organiser en régies municipales et mettre le web à la portée de tous, comme on allume sa radio, sa télé, sans avoir à se ruiner en abonnements forcés et se prendre la tête avec des floppées de branchements. Mais il faut pour cela une volonté politique, et là, on se heurte à des intérêts supérieurs. Ceux des z’actionnaires des grosses multinationales de la com qui se revendent les unes les autres les FAI comme nous échangions des images dans la cour de récré quand on était minots. Avec la bénédiction de France-Télécom, cette machine à régresser. Parcer que c’est France-Télécom le coupable. C’est à lui, d’abord, qu’on la doit, la fracture numérique. Ensuite c’est à Windaube et ses systèmes d’exploitation onéreux, puis aussi un peu à Linux et à sa constellation de "distributions" au maniement compliqué (pas foutus d’en proposer une une fois pour toutes qui serait comme un windows gratuit qui ne planterait pas, avec des icones qu’on clique dessus et des logiciels aussi faciles à manier (pour le profane, s’entend) que le bon vieux Works ou le I_view 32 pour les images et le son). Paraît que c’est en train de changer avec Ubuntu. On verra.

En attendant, prétendre se coller au web quand on n’a aucune expérience de la chose suppose de réunir trop de conditions. Alors on se décourage si on n’en a pas les moyens matériels ou si on ne s’en sent pas les capacités. Quelques marginaux auraient mis au point un système sans clavier ni souris avec écran tactile, qui s’allumerait et s’éteindrait comme une télé... mais ça reste une légende urbaine, une de plus. Pour le moment un ordi ça s’allume en appuyant sur un bouton, mais il faut respecter une procédure pour l’éteindre. Entre, il y a le clavier sur quoi il faut savoir taper, la souris à quoi il faut s’habituer, et l’antivirus, le pare-feu, les nettoyeurs de registre, le modem qui doit être bien branché, la connexion wifi qui doit être protégée, tous ces petits trucs indispensables dont il faut s’occuper tous les jours, et c’est décourageant quand on rentre crevé du taf, qu’on a les mômes dont il faut superviser les devoirs, ou passé soixante balais avec son arthrose et sa popote du soir à faire, c’est décourageant, ouais, d’entretenir un gros tamagoshi.


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