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Surya Surya 10 novembre 2008 18:04

Aujourd’hui, la moitié de la population au Cambodge a moins de vingt ans. Après le régime des Khmers rouges entre 1975 et 1979, et le génocide qui a suivi, et qui a décimé près d’un tiers (! !) de la population cambodgienne (les chiffres varient un peu, mais on parle en général de 2 millions de morts sur un total d’environ 7 millions de personnes avant la prise de pouvoir par les KR !!) le pays est ressorti de cette épreuve complètement détruit, à reconstruire de A à Z, complètement dépeuplé, et miné (au sens propre et au sens figuré).

Le Cambodge fait encore partie aujourd’hui des pays les plus pauvres de la planète, avec une espérance de vie encore largement inférieure à celle des pays occidentaux, une mortalité infantile à faire frémir = chiffres de 2007 : 94,8 décès pour 1000 au Cambodge, contre 4,5 en France (Source : L’Etat du Monde 2007. Sous la direction de Bertrand Badie et Béatrice Didiot. Editions La Découverte) un niveau de vie nettement inférieur au nôtre, et des problèmes de malnutrition, parfois graves, dont sont victimes les enfants.
Le pays ne sera définitivement débarrassé de ses mines antipersonnel qu’en 2020 et tous les ans, on continue de recenser des centaines de personnes tuées ou gravement blessées, dont des enfants, après avoir malencontreusement posé le pieds sur une mine, en labourant son champs ou en jouant innocemment au foot sur le terrain voisin. La situation s’est évidemment améliorée depuis quelques années, mais pour beaucoup de gens, en particulier les enfants, la vie rime encore là bas avec survie. Et c’est tout.

Beaucoup d’enfants ne vont toujours pas à l’école, notamment parce que là bas, les frais de scolarité sont payants, que les fournitures scolaires sont payantes, mais aussi parce qu’on manque cruellement d’enseignants, si mal payés que ce travail ne leur permet pas de se nourrir, et qu’on manque aussi d’écoles parfois. Et parce que certains parents sont si pauvres qu’envoyer un enfant à l’école signifie arrêter de manger.

Le nombre de gamins complètement livrés à eux mêmes, qui mendient dans les rues, ou sont d’une façon ou d’une autre à l’affut d’un dollar, puisque là bas tout se paye en dollars, est stupéfiant. On voit parfois des gosses d’à peine trois ans aborder les touristes pour leur demander de l’argent. "one dollar, please, one dollar !" leur a-t-on appris à dire.

Voilà la situation dont profitent les pédophiles, aidés en cela par le silence des uns et l’indifférence des autres. Il était temps qu’ils ne soient plus dans l’impunité là bas. Bravo à cette ONG que je ne connaissais pas du tout, et donc merci à cet article de me l’avoir fait connaître. D’autres ONG "récupèrent" les petites victimes, notamment en les envoyant à l’école, ou font un travail en amont en allant jusqu’à rémunérer les parents en échange de l’assiduité des enfants à l’école (je pense notamment à l’ONG ’Toutes à l’Ecole" qui éduque des filles issues d’un milieu très défavorisé et les sauve ainsi d’un possible avenir très sombre), mais cette ONG est différente car elle contribuera très largement à éliminer ce fléau dans ce magnifique pays qui a bien besoin, après toutes ces années de guerre et toutes les difficultés actuelles, de retrouver enfin le vrai beau sourire qui, depuis des siècles, illumine de paix et de sérénité les visages géants d’Angkor Thom.


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