• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Marc Bruxman 21 novembre 2008 01:32


Les techniques s’étendent et se parcellisent, et donc le contrôle politique des usages techniques devient un enjeu majeur.

C’est par contre la que nous ne sommes pas tout à fait d’accord. Je ne pense pas qu’il y ait de contrôle politique possible sur la technologie et ce pour plusieurs raisons :

  • La premiére c’est qu’il est très difficile de savoir à l’avance quelles vont être les conséquences réelles d’une nouvelle technologie. Comme le souligne Neil Postman, si Gutemberg avait su que son invention allait créer la réforme protestante puis les lumiéres, cet homme très pieu aurait surement été horrifié de sa propre invention. Il y a des tas d’autres exemples de ce style. De même, les militaires qui ont commandés l’ancêtre d’internet aux universitaires auraient probablement été catastrophé de savoir qu’ils allaient offrir au monde un outil qui rendait tout contrôle de l’information impossible. En conséquence, on ne peut effectuer le contrôle politique de la technologie qu’à posteriori. Et il est généralement trop tard, car à ce moment la on est déja devenu dépendent de telle ou telle invention nouvelle. A ce moment tout retour en arrière est impossible. 
  • La seconde c’est que la technologie donne un pouvoir à ceux qui la possèdent et que ce pouvoir est souvent déterminant. A moins d’avoir à disposition un gouvernement mondial il est assuré que ce controle ne peut être effectif. Si le gouvernement n’est pas mondial en effet, il suffit que le pays voisin autorise la technologie dont on ne veut pas pour qu’il prenne le pas sur nous. Et donc pour que l’on s’appauvrisse relativement au pays voisin ce qui va saper l’autorité du pouvoir politique et conduire à son renversement. 
Par contre, on peut tenter de limiter les conséquences néfaste. Le recyclage obligatoire en est un exemple. Il est juste dommage qu’il ait été fait de façon forfaitaire plutot que d’être la responsabilité (obligatoire) de chaque fabriquant. Des boites comme Nokia avaient déja beaucoup investies dans le recyclage de ses produits. Et si ils recyclent eux mêmes ils ont intérêts à penser au recyclage dès la phase de production. Alors que sinon, ils pensent réduction des coûts à la production, de toute façon après c’est l’état qui se charge du recyclage et le prix est forfaitaire. On n’encourage pas ainsi les bons comportements. 

La confusion ordinaire des deux termes, qui déplaisait tant à Jacques Ellul, illustre notre soumission archaïque à la magie des réalisations techniques.

La plus grande soumission c’est l’incompréhension à savoir l’utilisation sans comprendre. Que tout cela ait un coté magique, ce n’est pas faux et même pour un ingénieur, il y a souvent un certain émerveillement devant une belle réalisation technique. Que nous soyons devenus dépendents de notre technologie n’est également pas faux. En quelques semaines je suis par exemple devenu accroc à l’iphone. Cela me rend tellement de services pratiques pour mon boulot et ma vie de tous les jours que je serai déja sérieusement enmerdé si je ne l’avais plus. Pourtant le jour ou je l’ai acheté c’était plus style : "c’est gadget mais je vais me faire plaisir" et en fait j’ai trouvé ca carrément utile. 

Mais pour en revenir au sujet que l’homme devienne dépendent des gadgets technique qu’il crée n’est pas nouveau. Des techniques aussi vieilles que l’électricité et l’eau courante nous sont devenues indispensables et l’on ne sait plus vivre sans. 

Ce qui est génant c’est quand le savoir n’est connu que d’une très petite minorité. Il n’y a alors plus de réelle différence entre science et sorcellerie. J’ai parfois l’impression dans mon métier de jouer ce role de sorcier. On me demande de faire marcher des machines et de réaliser des "miracles" qui ne sont en soit pas des miracles. Pour cela les gens sont prêts à payer parfois très cher. Mais ils ne veulent pas comprendre ce qui se trame. 

On voit ainsi des pans entiers de l’économie basculer et c’est parfois terrifiant. Il y a plus d’un métier ou d’une entreprise dont tout le savoir faire a été oté. Il est maintenant contenu dans un logiciel dont la conception a été sous-traité, que personne en interne ne connait réelement. L’entreprise devient alors une coquille vide, une force de vente dont le savoir faire n’existe plus. Et d’expérience à chaque fois que l’on voit cela, on sait que la boite va finir par couler tot ou tard. D’autres entreprises au contraire s’approprient leur nouvel outil de production informatique et ont les compétences techniques internes nécéssaires. Celles la grandissent et deviennent difficiles à stopper. 





Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès