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Le péripate Le péripate 2 janvier 2009 18:22

J’ai été un peu surpris de cette citation. Après une petite recherche, j’ai trouvé sur ce blog le texte suivant qui recontextualise cette phrase. En fait, Jefferson dit tout le contraire de ce que veulent lui faire dire les partisans de la monnaie étatique. Place à un peu d’histoire : 
La norme en matière de monnaie est à cette époque la monnaie marchandise (or, argent, bronze, cuivre selon les pays). Les banquiers ont pour principale activité le stockage de l’or et l’émission en contrepartie d’instruments de payements que sont les billets. La quantité de ces billets en circulation est alors limitée en situation de concurrence bancaire (et donc en l’absence de privilèges étatiques) par les besoins de liquidité en or des déposants.

En 1791 Alexander Hamilton et Georges Washington sont les piliers du Parti fédéraliste, leur combat politique est celui d’une Amérique Fédérale qui accorde donc un pouvoir souverain à l’État central. Leurs adversaires sontThomas Jefferson et pour l’occasion James Madison partisans respectivement, d’une Confédération, qui laisse donc la plus grande souveraineté aux États et d’une limitation constitutionnelle forte (Madison et le rédacteur du « Bill of Rigths »).

Alexander Hamilton alors ministre des Finances (Secretary of the Treasury) sous la présidence de Georges Washington, promulgue la création de la 1ére banque centrale des États-Unis (First Bank of the United States). Cette Institution Fédérale dispose de plusieurs caractéristiques notables, c’est une banque de droit privée, elle est instituée pour 20 ans jusqu’en 1811.

Sont capital social est alors de dix millions de Dollars or dont deux sont issus du gouvernement et huit d’actionnaires privés. Pour la plus parts, ces actionnaires privés sont de nombreux membres du congrès et de riches notables, propriétaires terriens, armateurs, commerçants, banquiers...

Cette Institution dispose immédiatement de deux privilèges, le « cours légal », c’est à dire de l’obligation pour tous d’accepter ces billets en remboursement d’une dette quelconque, et l’obligation de les utiliser le payement des taxes. Deux avantages qui bien naturellement lui permettent d’étendre rapidement son influence dans les grandes villes des États-Unis au détriment de ses concurrents et au bénéfice de ses actionnaires.

Il ne fallut pas deux mois d’ouverture pour que, en inondant le marché de prêts à taux réduits avant de remonter ceux-ci brusquement, cette première « banque centrale » cause la première crise financière des États-Unis, appelée aussi « panic of 1792 ».

En 1795 l’État (surprise), fortement endetté regroupant à lui seul 60% des emprunts faits à la Banque, Oliver Wolcott, Jr. Successeur d’Alexander Hamilton au poste de « Secretary of the Treasury » propose la vente des parts détenues par le gouvernement, les membres du congre, dont un grand nombre, sont déjà actionnaires votent avec empressement cette disposition malgré l’opposition de Hamilton.

En 1801 Thomas Jefferson est élu président des États-Unis. C’est en opposant de la première heure à cette institution et donc comme opposant aux contrôle de l’Etat sur la monnaie que la constitution n’autorisait pas, qu’il fera cette citation.

En 1811 les privilèges de la banque ne seront pas renouvelés, de justesse.

 

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