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Marc Bruxman 8 décembre 2008 20:39

 

La crise qui nous touche aujourd’hui s’est amorcée le 11 octobre 2007, avec un plus haut historique pour le Dow Jones.

Non non, la crise actuelle a démarré fin 2005 au plus tot, mais à coup sur courant 2006. 

C’est fin 2005 que l’immobillier aux US a commencé un retournement au départ très léger, mettant à mal toute l’industrie subprime. 

Courant 2006 l’industrie "subprime" commençait à s’éffondrer comme un chateau de cartes et c’était apparent dès la fin de l’année 2006. Dans un premier temps, ce sont les investisseurs qui utilisaient du subprime pour faire du "home-flipping" qui se sont mis en défaut dès Début 2006 lorsqu’ils ont compris que la fête était finie. (Eh oui beaucoup de prêts subprimes étaient en fait pris pour investir et revendre en quelques mois, une simple fausse déclaration suffisait pour tirer partie de la hausse). Puis très vite, l’impossibilité pour les préteurs de revendre les propriétés en défauts a crée des saisies (foreclosures) alors qu’avant le mec qui ne parvenait plus à payer revendait en urgence sa baraque. Fin 2006, les préteurs subprimes avaient connus des pertes tellement importantes que cette industrie s’était arrétée. 

Certains ont alors crus que la crise serait limitée à l’industrie subprime, ce qui a limité la propagation immédiate de la crise. En réalité, d’autres avaient publiés dès fin 2003 que le dégonflement de la bulle immobillière crée avant tout par l’irresponsabilité de l’état américain (des taux d’intérêts inférieurs à l’inflation, on ne répétera jamais assez que c’est débile et que ca conduit A LA RUINE !)

La titrisation a servi de courroie de transmission à la crise vers le reste de l’économie et des banques. Mais si les taux d’intérêts avaient été maintenu à un niveau normal, il n’y aurait pas eu de bulle immobillière en premier lieu. La titrisation au final a joué son role, elle a réparti le risque dans l’intégralité de l’économie un peu comme une assurance en cas de catastrophe naturelle. Mais la la catastrophe était tellement grande que le système ne pouvait pas l’absorber. Mais avec des taux d’intérêts même de 2 ou 3% la hausse de l’immobillier aurait été beaucoup plus modéré et les gens n’auraient pas confondus maison et produit financier. Alors qu’à 1% si vous aviez des liquidités, il fallait être CON pour ne pas acheter tout de suite, amorcant ainsi une bulle titanesque. 

L’autre bouffonerie responsable de la crise nous date des années 30. Aux US, votre maison en hypothéque est la seule garantie d’un prêt. Ce qui veut dire que si vous achetez une baraque à 500 000$ (prix courant en haut de bulle) mais que celle-ci ne vaut plus que 250 000$ (prix courant actuel) vous pouvez aller voir votre banquier, vous lui rendez les clés et vous avez un solde de tout compte. En France vous devriez encore 250 000$ malgré la saisie. Cela a encouragé beaucoup d’investisseurs à se dire que le risque au jeu du home flipping était quasi nul. La encore, c’est une régulation étatique qui est très fortement responsable de la crise et qui va continuer de l’être. Parce que avec des prix de l’immobillier qui ont baissés de moitié, les ménages américains ont financièrement intérêt à rendre leur baraque et aller louer ailleurs même si ils peuvent encore payer leur crédit. (Souvent la balance du crédit est supérieure à la valeur du bien).

Toujours est il que la titrisation aura joué son role dans le courant de 2007, et que les mecs ont compris tout au long de cette année l’ampleur de la vague. Mais la crise était déja bien avançée et amorçée. A ce stade, plus rien ne pouvait la stopper. 

Une action prompte courant 2006 de baisse des taux d’intérêts (remise à leur niveau inadapté d’a vant) avec gel temporaire de la titrisation (provoquant ainsi l’arrêt immédiat de la disponibilité de crédits douteux ce qui contre le faible taux d’intérêts) et une régulation très stricte des crédits immobilliers aurait peut être permis un dégonflage propre de la bulle par le mécanisme suivant : 

  • Le taux d’intérêt à 1% permet aux gens qui sont déja proprios de continuer à rembourser leurs crédits. Cela ne régle pas la crise, (à cause des Option ARM) mais permet de la retarder d’un ou deux ans. 
  • Le gel de la titrisation (à faire intelligemment pour ne pas bloquer la titrisation des bons crédits mais uniquement ceux des crédits à problèmes) bloque l’émission de nouveaux crédits foireux. Cela évite d’aggraver la crise. 
  • Il faut par un autre mécanisme, changer immédiatement et par surprise (quitte à prendre des libertés avec le droit) la législation qui permet de juste rendre les clés sans supporter la baisse du prix, pour empécher les investisseurs d’amorcer une baisse des prix. L’effet de surprise est la très important. On limite ainsi les forces baissières et on force les investisseurs peu scrupuleux à rester sur le marché quoi qu’il leur en coute. La plupart vont faire faillite, mais ils ne feront pas faillite tout de suite, on gagne la encore un ou deux ans de tranquilité. 
  • Un à deux ans de gagné c’est déja des dizaines de milliards de dollars en crédits remboursés. Et donc en pertes évitées.
  • Il fallait alors profiter du délai pour recapitaliser les banques par anticipation après une analyse minutieuse des dérivés en circulation. 
Bien sur le pilotage d’une telle opération est tellement complexe qu’il y a de grosses chances de se "rater" et de déclencher la crise brusquement avec une violence inouie. C’est probablement pour cela que l’administration Bush ne l’a pas fait. Elle espérait surement que ca tienne jusqu’au présidentielles !




 


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