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En réponse à :


Anka 17 décembre 2008 19:57

@ Cosmic
Bonjour m’dame,
Et un livre que je promets de m’acheter, un !

Je ne connaissais pas Naulleau, du moins pas avant d’avoir vu cette fameuse intervention, suivie de celle de Luchini (je ne m’inscrirai pas dans la liste des souscripteurs pour son clonage, bien que l’idée soulevée plus haut dans les commentaires soit tentante : l’existence unique et pour le moins singulière d’un esthète tel que lui suffit amplement à mon bonheur, et point trop n’en faut, si l’on aime se conserver quelques trésors...) dans une émission citée plus haut, qui peut être intéressante, parfois, quand les invités mènent la danse (parce que son présentateur...hum...). Je te conseille de jeter un oeil sur ces deux vidéos mises en lien sur Avox, car elles synthétisent à merveille deux positions intéressantes concernant la critique :
www.agoravox.tv/article.php3

L’on n’y apprend rien de très neuf, mais enfin, cela reste intéressant... Personnellement, si je rejoins Naulleau et bénis le ciel qu’il existe quelques regards lucides concernant la "qualité littéraire" d’une Angot ou d’un Sollers, je me refuse absolument, encore plus que Pierre Bergé ne le fait, à considérer que nos errements de lecteurs soient passibles d’un jugement méprisant teinté à ce point d’irrémédiable. S’il réfute la posture de Jourde et Naulleau dans leur ouvrage, critiquant la façon dont ils font se côtoyer Marc Lévy et Sollers (héhé...), P.Bergé ne rechigne pas à affirmer de façon péremptoire que la mauvaise littérature (Marc Lévy, encore et toujours) ne saurait tutoyer la "Grande". Il doute que celle-là puisse ouvrir la voie à de saines lectures, et j’aurais plutôt tendance à penser qu’un lecteur de Marc Lévy n’a pas à être méprisé, et qu’en outre, Bergé ne fait que déplacer une frontière littéraire sans l’expliciter pour autant. Je me promets de chercher une réponse à cette question dans le Naulleau & Jourde, ainsi que dans l’ouvrage de Bergé, dont la colère m’a semblé saine (oui, je cite Ségolène, avec délice, lol) malgré tout. 
Et puis Luchini, enfin bref...

Pour en revenir à ton papier... tant pis pour "ester", tant pis pour les subordonnées compliquées, tant pis pour la pureté du verbe ; parfois quelque chose qui fut jouissif à écrire, tangue encore un peu dans les virages, mais c’est l’accélération qui fait flotter le plaisir, aussi. On sent que tu as apprécié cette lecture, qu’il fut urgent de nous le dire, et j’apprécie cela de ce style un peu déroutant sous ta plume, qui sonne un peu différemment cette fois. Ce n’est pas un papier très "posé", je l’accorderais volontiers, mais cette file de commentaires répétitifs presque hargneux -et je suis gentille- est assez impressionnante...
(ça c’est pour contrebalancer les critiques pisse-vinaigres qui ont choisi semble-t-il ce qu’il est urgent de critiquer, comment, et sur quel ton... Tant mieux pour votre assurance, d’ailleurs, dans le choix de vos poses d’incorruptibles ; personnellement, je trouve que sur un article destiné à faire partager un plaisir de lecture il n’est pas forcément nécessaire de rajouter trois tonnes de remarques du même tonneau pour savoir qui piquera le mieux en repérant le premier la p’tite bête- drôle de débat tout de même... sur l’article d’un autre, m’est avis que si le style ne vous avait pas plu, pour un article qui ne relève pas de politique internationale et ne prétend pas "révolutionner la littérature" mais conseiller un bouquin, vous auriez simplement passé votre chemin...)

En conclusion je me permets de citer ici encore une fois ces lignes que j’adore du "Pays perdu" de Jourde, parce que sincèrement, elle forcent mon admiration :
"Vidalenc clopina dans des fonds, revint en serrant des poings les cols de deux bouteilles de mousseux. Avec son crâne nu sous la casquette, son nez en bec de busard, sa peau rougeâtre parcourue de trainées noires et sa manche où pendait une poignée de plumes, il avait l’air d’un très vieil ange, cuit dans des fournaises et des beuveries, jusqu’à en perdre la mémoire du ciel." 
Je ne sais pas encore si ça sait critiquer de façon intéressante, mais ça n’écrit point trop mal...  smiley




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