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Cosmic Dancer Cosmic Dancer 19 janvier 2009 13:21

 L’histoire de la guerre des Six-Jours est beaucoup plus compliquée que ce court résumé présenté dans la traduction de l’article de M. Finkelstein. Et des documents d’époque que j’ai visionnés le prouvent, où s’expriment politiques, diplomates et militaires acteurs de l’histoire.
En 1967, c’est la guerre froide. L’Egypte est alors l’alliée de l’Union soviétique. Les Etats-Unis, quant à eux, ne manifestent à l’époque aucun soutien particulier à Israël, dont le président Truman avait condamné la création de l’Etat. Moscou arme l’Egypte, et élabore un plan de guerre via pays interposés pour démontrer sa puissance. Le commandement soviétique affirme à Sadate, qui se trouve alors à Moscou, que l’armée israélienne a massé des forces le long de la frontière syrienne. Or, l’Egypte et la Syrie ont un accord de défense commune : si l’un est attaqué, l’autre réagit, et réciproquement. Sadate alerte Nasser, qui envoie des informateurs sur place et constatent qu’il n’en est rien. L’ambassadeur de l’Union soviétique en Israël réveille le premier ministre Eshkol en pleine nuit, un homme modéré, pacifique, pour l’avertir que les généraux israéliens ont mobilisé dans le Golan. Cette désinformation est la cause de la guerre. Israël, qui se sent menacé, dépêche le ministre Eban à Washington. Le président Johnson lui rétorque : "Vous n’êtes pas en péril. Vous êtes dans une situation difficile, mais pas en danger."
La Maison-Blanche refuse d’intervenir et conseille à Israël de ne pas attaquer. De son côté, Moscou conseille à l’Egypte d’attendre qu’Israël attaque.
Mais le déploiement de l’armée égyptienne à la frontière israélienne provoque l’engouement populaire. Nasser est un président très populaire, il a rendu aux Arabes leur confiance en eux et leur a donné le sentiment d’être une grande nation. La télévision égyptienne, que les Israéliens regardent aussi car ils ne disposent pas de leur propre réseau à cette époque, filme la glorieuse armée égyptienne et présente des caricatures violentes appelant à la destruction d’Israël.
Eshkol, parce qu’il essaie de gagner du temps pour éviter l’affrontement, ne rassure pas le peuple israélien, qui se sent menacé. Les généraux savent quant à eux que, malgré les apparences numéraires en sa défaveur, l’armée d’Israël gagnera cette guerre si elle doit advenir.
Nasser demande à l’ONU, dont les troupes assuraient la paix à Gaza, de se retirer. L’acceptation de l’ONU est une erreur fatale. A partir de ce moment, et conjugué au blocus du détroit de Tiran, la guerre est inévitable.
Eshkol ne peut plus reculer, qui a gagné du temps, pourtant, devant la menace qui se précise. Les Israéliens exigent que Moshe Dayan soit intégré au gouvernement.
Le roi Hussein de Jordanie place son armée sous commandement égyptien.
Les bombardiers soviétiques stationnés en Egypte sont prêts à pilonner les grandes villes israéliennes.
Côté égyptien, Nasser ne peut plus reculer : la rue exige l’écrasement d’Israël.
Israël envoie sa flotte aérienne et bombarde les pistes et les avions ennemis tôt le matin.
L’Union soviétique, qui menaçait d’intervenir, en est dissuadée par l’exigence conjuguée des Etats-Unis et de l’ONU d’un cessez-le-feu.
Mais en six jours seulement, lsraël a gagné sur les trois fronts : au sud, contre l’Egypte ; au nord contre la Syrie ; à l’est contre la Jordanie.


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