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Pierre (---.---.188.2) 16 décembre 2005 19:43

J’ai cité Benjamin Franklin parce qu’il est un des meilleurs représentant des idées de Leibniz à la fois sur le plan philosophique et scientifique, mais j’aurai pu citer également G. Washington et A. Hamilton.

Dans le brouillon de la constutiion rédigé par Jefferson, celui-ci a mis dans le préambule, le droit à la vie, à la liberté et à la propriété. Dans la version définitive, B. Franklin a changé « propriété » par « recherche du bonheur ». Jefferson était donc plus lockien, mais ce sont les conceptions leibniziennes de Franklin qui l’ont finalement emporté. La constitution en elle-même n’est pas lockienne et leibnizienne, pas plus que cartésienne et leibnizienne, les idées de Leibniz étant définitivement irréconciliables avec celles de Locke et Descartes. D’un point de vue leibnizien, le droit à la recherche du bonheur est un principe supérieur au droit à la propriété, qui relève donc plus de la loi que de la constitution.

Ceci dit les USA sont aujourd’hui plus lokiens que leibniziens. Mais il se pourrait très bien que cela s’inverse et que les USA reviennent aux princpes fondateurs d’origine de leur république.

Il y a quelque chose de sérieusement vicié dans la philosophie de Locke, qui considérait certes que tout citoyen avait le droit à la liberté, MAIS il considérait aussi que les esclaves ne pouvaient être considérés comme des citoyens à part entière. Ceci plaçait donc Locke du côté des esclavagistes et de la tradition de l’empire britanique.

Au contraire pour Leibniz, tout être humain possède des facultés intellectulles qui lui permettent de découvrir le fonctionement de l’univers et de dévolopper des machines exploitant ces lois physiques, afin que l’homme s’affranchisse de travaux pénibles pour ne se consacrer qu’à des activités nécessitant son esprit créateur. C’est cette faculté spécifique à l’esprit humain qui donne à l’homme toute sa valeur, car en exerçant ce don de découverte de principes physiques universls, un homme contribue à l’avancée et à l’épanouïssement de son espèce dans son ensemble. Pour Leibniz c’était donc un trésor qu’il fallait contribuer à développer chez chaque être humain, non seulement pour le développement de la civilisation mais aussi pour rechercher le dessein du créateur de l’univers et ainsi se rapprocher de lui. C’est de cette idée de l’homme que vient le droit à la poursuite du bonheur présent dans préambule de la constitution (à ne pas confondre donc avec le bonheur d’avoir une piscine dans son jardin ou une voiture de grosse cylindrée). Pour l’accomplissement de ce but, Leibniz imaginait donc également un système éducatif ayant pour objectif l’excellence scientifique.

C’est donc de Leibniz que provient la tradition scientifique que vous citez. Locke, appartenant au courant de pensée aristotélicien, n’était au contraire qu’un empiriste. Idem pour Decartes.


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