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Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 10 février 2009 21:39

Bonjour,

Pour aller dans le sens de Mouche-Zélée, j’ajouterais que Not’ Président est bien gonflé de venir dire qu’il investira les intérêts des prêts consentis aux banques dans le social. 1 milliard et des poussières, peut-être moins, qu’est-ce que c’est, quand les seuls intérêts dus sur la "dette" déjà existante nous bouffent plus de 40 milliards à l’année ? Inutile d’espérer voir ce pauvre petit milliard finir ailleurs que dans le "service de la dette".

Le système bancaire gagne encore et toujours. A qui l’Etat emprunte-t-il ces 25 milliards ? Aux plus riches, avec en tête bancassureurs et fonds d’investissements spéculatifs. A qui destine-t-il ces milliards d’aide ? Aux bancassureurs. A qui payera-t-il les intérêts sur l’emprunt ? Aux bancassureurs et fonds d’investissement spéculatifs.

Au total, les déjà plus riches nous ont "prêté" 25 milliards, afin que nous leur les prêtions pour les sauver de leur inanité ! Cela ne leur coûtera que le différentiel d’intérêt entre le taux de prêt à l’Etat et le taux d’emprunt à l’Etat, soit environ 1%. Et pendant ce temps, ils conservent le droit de prélever sur notre sueur 40 et plus milliards d’intérêts annuels, plus le privilège de continuer à nous endetter pour les siècles futurs. C’est ce qui s’appelle un bon plan !

Il y a quelque chose de très pourri au royaume de l’argent, et notre seule planche de salut serait de retirer le privilège exhorbitant de création monétaire accordé aux financiers privés, pour le rendre aux sociétés civiles. Mais cela, comme souligné par Tzecoatl, impliquerait une gouvernance nouvelle, pour ne pas laisser à nouveau les mêmes décider du pourquoi et du comment investir. La planche à billets aux mains d’un gouvernement sans scrupule est aussi dangereuse qu’aux mains d’un système financier privé. Le réarmement de l’Allemagne hitlérienne et la crise actuelle sont deux illustrations caricaturales de ces faits.

Alors, supprimer l’argent, demande boris ? Pourquoi pas ! Ce qui est nécessaire à une société de spécialisation comme la nôtre, c’est un moyen de distribuer le travail et le produit du travail. La monnaie est, sous certaines conditions, un tel moyen. Ce n’est pas le seul, et elle n’est en rien indispensable. Elle est juste pratique.

Par ailleurs, posez-vous cette question : qu’est-il advenu du gain de productivité permis par les avancées techniques des cinq derniers siècles (gain estimé de 800 environ depuis la fin du Moyen-Age, gain de 6 depuis seulement 1950 en France) ? Pourquoi devrions-nous travailler encore et toujours plus pour obtenir le droit de vivre, quand les machines produisent pour nous plus que ce qui nous est nécessaire ? La population mondiale n’a pas augmenté 800 fois depuis le début du 16ème siècle, donc, la richesse disponible par individu devrait s’être considérablement accrue. Or, que constatons-nous ? Quelques privilégiés (dont nous faisons partie en tant qu’occidentaux, même de classe modeste) qui triment pour gagner de quoi consommer du superflu, et une immense majorité qui ne dispose de rien ou presque, et qui cherche à trimer pour nous offrir notre superflu en échange d’un peu de nourriture.

Aujourd’hui, nous ne devrions pas être en train de nous demander comment rétablir et maintenir un système qui tente de produire et faire consommer du superflu à une minorité riche, mais bel et bien en train de chercher de toute la force de nos compétences comment enfin donner le nécessaire à tous.

Nous produisons chaque année 800 fois plus de biens qu’en 1500. Nous sommes seulement environ 10 fois plus nombreux qu’en 1500. Où est la difficulté du développement ?

La question se pose dans les même termes pour les retraitéss, les chômeurs, les malades, leurs médecins et soignants, les professeurs-enseignants-chercheurs, les magistrats, etc. Où se situe la difficulté de donner à tous ces gens le minimum dont ils ont besoin, puisque ce dont ils ont besoin est là, produit presque sans effort par les machines (nourriture, vêtement, logement,...) ? La difficulté est dans nos têtes : argent rare et précieux (faux depuis 1971), salariat obligatoire pour accéder au droit à disposer de ces biens (stupide, puisque le salariat disparaît grâce aux gains de productivité).

Un autre monde est à inventer de toute urgence, dans lequel la monnaie ne serait qu’une représentation symbolique et temporaire de la production réelle, symbole accordé à chacun non en fonction de son seul travail, mais aussi, et en premier lieu, en fonction de ses besoins.

Brieuc


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