Avant, on critiquait des propos, maintenant on s’en indigne, ce qui épargne la peine d’avoir à fournir une argumentation.
L’indignation marche d’autant mieux que les propos sont déformés. Ainsi dans les affaires Renaud Camus (BHL s’indigne d’un "trop de juifs" qui n’était pas dans le livre de Camus), Pascal Sevran (Paoli s’indigne d’une "bite des noirs", expression qui n’était pas dans le livre de Sevran. Ou alors, la police de la parole attribue aux propos une connotation étrangère à l’auteur ; affaires du sketch de Dieudonné sur M6, Siné-Jean Sarkozy dans Charlie-Hebdo, etc.