• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Alotar 10 mars 2009 12:42

Tout d’abord je n’émets qu’une simple opinion, le résultat de mes réflexions, sans prétention d’être un connaisseur spécialisé. Peut-être que je comprends tout de travers, d’accord.
Mais chez Marx, la plus-value représente une exploitation et un vol faits par le capitaliste au détriment du travailleur (du moins si j’ai bien compris). Donc moins un travailleur est payé, plus il est exploité ou volé. Et au plus il y a de travailleurs sous-qualifiés et sous-payés au plus le capitaliste gagne de la plus-value sur leur dos. Conclusion : d’après Marx, l’intérêt du capitaliste est d’avoir un maximum de travailleurs sous-payés et sous-qualifiés. Par contre, moins de travailleurs plus payés signifie moins d’exploitation et de vol et donc moins de plus-value qui rapportera au patron.
Je pense que le schéma marxiste a pour base une vue qui n’est pas fausse concernant le monde du travail, à savoir l’esclavagisme. Parce que le raisonnement de Marx sur la plus-value correspond le mieux à un schéma maître & esclave, ou à un schéma grand propriétaire terrien & serfs, un schéma dans lequel donc c’est surtout le travail des bras (et pas de la tête) qui domine. En fait toute la société reste collée au schéma esclavagiste quand il s’agit de penser l’économie et le monde du travail. 
Selon moi, le travail (dans le cadre esclavagiste, donc du rapport maître & esclave ou chef & subordonné) est toujours une dépense, un coût et jamais un gain. Le travail coûte en temps, en énergie, en maladies, en stress, en aliénation aux autres, etc. C’est une erreur de vénérer le travail, d’en faire une valeur, et un facteur de richesse. Si on prend la nature ou le sol, Marx dira que c’est le travail du cultivateur qui produit la richesse. Mais le cultivateur est comme le chirurgien, il n’est pas Dieu. Ce n’est pas le chirurgien qui guérit le malade et fait des miracles. Tout ce que le chirurgien peut faire c’est d’aider au recouvrement de la santé, de favoriser la guérison en donnant un coup de pouce à la nature, en la corrigeant. De même le cultivateur ne produit pas la richesse, mais n’est qu’une aide et une amélioration à la production de richesse par la nature. C’est donc la nature et non le travail qui est facteur de richesse. D’ailleurs aux époques où il y avait plus de travailleurs sur les champs, la nature rendait moins. Conclusion : le travail est un facteur d’appauvrissement. Moins il y a de travailleurs sur les champs, comme on le voit maintenant, plus la nature rend de la richesse.
Le travail est un facteur d’appauvrissement dans la mesure où il coûte. Mais il y a du travail non payé, du travail gratuit, qui lui, parce qu’il est gratuit, donc pas un coût, est facteur d’enrichissement, et ce travail c’est le travail intellectuel qui permet le progrès technico-scientifique. Ce travail d’inventivité intellectuelle n’est la plupart du temps pas reconnu comme travail, ce qui explique qu’il ne soit pratiquement jamais rétribué à sa juste valeur même si toute la collectivité profite de ses inventions et découvertes. Pour fabriquer une voiture il faut des travailleurs à la chaîne et des patrons, d’accord, mais surtout il faut des inventeurs et leurs inventions, des chercheurs et leurs découvertes. Seuls, avec notre simple force de travail, stupidement musculaire, on n’est rien. Car qui parmi nous peut encore prétendre connaître et maîtriser tous les détails techniques et lois scientifiques des appareils et machines, qui constituent le monde dans lequel on vit ? Nous vivons tous sur le dos du travail de ces chercheurs et inventeurs, morts ou vivants.
Mais ce travail d’inventivité, la plupart du temps non reconnu et non rétribué à sa juste valeur, n’a rien à voir avec la force brute de travail d’un travail primaire et répétitif, et qui est à la base des lois "scientifiques" chez Marx, qui dès lors inscrit sa réflexion dans le cadre de l’esclavagisme, où, au fond, le travailleur n’est qu’une paire de bras sans cervelle. Mais avec un tel type de travailleur, les rendements sont faibles et le propriétaire fera peu de profits : plus le propriétaire aura de paires de bras sans cervelle sur ses champs, moins il en tirera de plus-value. Il s’agit là bien sûr d’un monde intellectuellement borné, aux rendements pauvres, et qui n’est plus le nôtre, espérons-le.
En résumé, le faire (ou le "travail") est un facteur d’appauvrissement. Mais ce qui est facteur d’enrichissement, c’est le faire faire. La nature est facteur d’enrichissement dans la mesure où je lui fais faire - et pas dans la mesure où je fais, i. e. où je travaille. L’activité humaine est facteur d’enrichissement dans la mesure où elle fait faire - autrement dit plus de robots et moins de muscles, moins de "travail". Le capital est facteur d’enrichissement dans la mesure où il fait faire. Le faire coûte. Le faire faire rapporte.
Si on veut sortir du travail esclavagiste et salarié, alors il faut renoncer à ce que le deuxième faire soit du faire par un humain.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès