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Alotar 12 mars 2009 09:10

"L´astuce est qu´une des choses qu´il achète à sa valeur est la FORCE DE TRAVAL, qu´il utilise un temps supérieur à sa création, qui est le temps de travail pour subvenir au besoin du travailleur."

C’est là, à mon avis, le pivot de la question, à savoir le temps ou l’utilisation d’une force de travail pour une durée supérieure à la nécessité (besoins du travailleur). Mais plus le travailleur est productif, plus courte sera cette durée pour la nécessité du travailleur et plus longue sera la durée où ce travailleur s’utilisera pour du superflu ou du profit. Mais cette augmentation de la productivité du travailleur ne vient pas du travailleur lui-même (il ne se met pas à courir), mais des aides techniques mises à la disposition de ce travailleur, aides qui, pour ainsi dire, font effet de levier sur l’activité de ce travailleur et augmente ainsi sa productivité. Si on considère que le mot "travail" désigne la dépense de force musculaire fatiguant le corps, alors on dira que moins le travailleur travaille, et plus ce travailleur est aidé par la technique, plus il produira du superflu ou du profit. Conclusion : le travail est facteur d’appauvrissement.
Maintenant on peut prendre le mot travail dans un sens très large et général, englobant alors aussi les machines, qu’il a fallu construire mais surtout inventer, et c’est ici que je souligne qu’il y a du travail en quelque sorte gratuit qui n’est jamais rétribué à sa juste valeur ni encore clairement pris en considération. C’est ce travail intellectuel gratuit qui est au fondement de l’enrichissement, précisément parce qu’il est gratuit, pas rétribué. Ne fût-ce que l’inventeur de la roue. L’a-t-on payé ? Et combien ?

Observons d’une manière générale que Marx aborde sa critique du capitalisme sous un angle qui ne sort pas vraiment du capitalisme, à savoir l’angle purement quantitatif. C’est en se basant sur des considérations quantitatives, des différences de quantités de temps par exemple, que Marx entend montrer la défectuosité du capitalisme.

Maintenant une autre question c’est de se demander pourquoi le travailleur ne se contente pas de satisfaire ses besoins, et pourquoi, au contraire, il s’aligne alors sur l’idéologie capitaliste du profit et du superflu ? Autrement dit pourquoi le travailleur réclame toujours plus d’argent pour mieux profiter de la vie et par exemple se payer des vacances en avion, ce qui est complètement ridicule ? Réponse : parce qu’il est pareil au capitaliste.

C’est ici que pointe une autre approche, non plus quantitative et opposant le patron et le travailleur, mais qualitative et reconnaissant que les humains sont tous pareils, et non pas séparés en deux groupes ; au contraire c’est cette séparation entre deux humanités qui constitue l’impasse du capitalisme comme de tout système basé sur une différence qualitative entre deux groupes d’humains, à savoir les maîtres d’une part et les esclaves d’autre part (ou les patrons d’une part et les travailleurs salariés d’autre part ).

Dès lors la solution coule de source : considérer l’humanité comme une, sans des maîtres d’un côté et des esclaves de l’autre. Inutile d’entreprendre quelque révolte que ce soit tant qu’on reste prisonnier du schéma maître-esclave ou patron-travailleur. Conclusion : la solution passe par une suppression des esclaves ou des travailleurs salariés avec les capitalistes. Supprimer l’un requiert pareillement de supprimer l’autre.

En résumé je pourrais comprendre l’argumentation de Marx, mais à condition d’accepter de ne pas sortir de ce cadre capitaliste qu’endosse au fond Marx. Et c’est bien ce que montrent historiquement les pratiques politiques qui se revendiquent de la théorie marxiste, à savoir que cette soi-disant contestation du capitalisme n’a fait que jouer le jeu de celui-ci. Travailleurs et capitalistes souffrent autant l’un que l’autre de cette avidité ou cupidité signalant leur soumission au bêtement quantitatif.

Tout ce qui précède ne vise qu’à essayer de comprendre les choses et le monde. Mes excuses donc si je vous ai fait perdre votre temps et mes remerciements pour vos explications.


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