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David D. David D. 23 mars 2009 23:46

D’abord merci à tous. Pour une première publication sur Argoravox, je ne m’attendais ni à un tel vote, ni à un tel volume de commentaires.

Manifester le week-end ? Pourquoi pas. Mais dans ce cas, la manifestation change de nature. Faire la grève a des conséquences financières - on y perd une journée de travail - et la démarche n’est pas toujours aisée quand on est salarié, comme moi, d’une entreprise privée dépourvue de présence syndicale. Ces contraintes sont aussi ce qui lui donne sa force.

Evidemment, comme le rappelle le chat, la question financière s’avère un vrai obstacle. Maintenant, la propension à faire grève n’augmente pas avec les ressources, c’est plutôt le contraire, cela en renforce d’autant le sens.

Enfin, permettez-moi d’ajouter un troisième élément qui caractérise la grève et qui est trop souvent passé sous silence : sa capacité à bloquer la production. C’est cette capacité à empêcher la constitution du profit qui en a fait une arme si redoutable au XIXeme siècle. Aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales, cette caractéristique n’est plus, fondamentalement, que symbolique. Mais il y a des symboles forts, et celui-ci rappelle que l’activité et la croissance ne résultent pas uniquement de la capacité des entrepreneurs, des risques pris par ceux qui investissent du capital, mais aussi du travail des salariés.

Cela relativiste l’argument de Souklaye, "peu importe la lutte pourvu qu’on en ait une". Si par là il veut dire qu’il existe des espaces salariaux plus protégés que d’autres, il n’a pas tort. Si par là il veut dire qu’il existe des secteurs où la culture de la grève précède celle de la négociation, il y a un peu de vrai. Mais même dans ce cadre, il n’est jamais anodin de se mettre en grève, il y a toujours un coût financier.

C’est tellement vrai que la France n’est pas, comme on le raconte, la championne du monde de la grève. Je ne reprendrais pas ici l’argumentaire d’une conflictualité en France qui serait inférieure à la moyenne européenne comme on l’entend trop souvent, il s’agit d’un bidonnage. Reste que le nombre de journée de grève en France se situe un peu près au niveau de la Norvège et de l’Italie et bien en dessous de l’Espagne. Pour ceux que cela intéresse, je les renvoie à la note du blog Ecopublix sur le sujet.

Enfin, dans le cadre de la journée de grève analysée dans cet article, ce qui en fait le sens, c’est justement qu’elle dépasse largement ceux qui ont une certaine pratique de la grève.

Après, Norbert, que doivent faire les "vieux" qui ont vu leur retraite ne pas suivre l’augmentation des prix ? Bonne question. J’avoue que si j’avais réponse à tout, je n’aurais pas écrit un article sur Argoravox, je me serais présenté à la présidentielle. Le seul conseil que je peux donner c’est de serrer les dents et d’espérer un rééquilibrage plus fort du plan de relance en faveur de la consommation. Le conseil vaut aussi pour les jeunes souhaitant entrer sur le marché du travail.

Bon voilà, c’est un peu décousu, mais il se fait tard. Je ne réponds pas forcément à toutes les interrogations ou alors à coté. Désolé, mais merci à tous.


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