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Christophe Christophe 29 mars 2009 13:29
Je reprends d’abord l’argumentation finale pour bien exposer ce qu’est la notion de responsabilité.
Cette notion est vue selon trois acceptions :
  • Etre la cause d’un dommage : cette notion de causalité s’applique lorsque nous constatons un dommage entraînant une obligation de réparation. Cet aspect n’est abordé que si un agent a choisi des actions préalables qui ont mené à cette situation.
  • Devoir rendre des comptes : cette notion est déterminée par la notion de responsabilité explicitée dans les réglementations. elle est introduite par le principe de délégation ; par exemple, un chef d’entreprise est responsable (rendre des comptes) vis à vis des clients alors que le concepteur des produits de cette entreprise est responsable (être la cause) de dommages chez des clients.
  • User de son influence : cette notion est issue du principe de rôle. La personne se voit attribuer une capacité de remplir une mission directement (capacité de faire) ou indirectement (pouvoir d’exercer une influence).

La notion de responsabilité influe sur celle d’obligation ; la responsabilité s’appliquant à un état. Un responsable devra, pour atteindre cet état :

  • Réaliser une action,
  • Ne pas réaliser d’action,
  • Faire en sorte que quelqu’un réalise l’action.

Je peux vous transmettre la formalisation logique de l’ensemble de ces approches.

Reprenons donc l’argument avancé par l’auteur sur la justification de l’acte : Nous allons nous réapproprier ce qui nous appartient ! Nous redistribuerons la marchandise aux plus démunis, et même aux damnés de la terre ! et posons l’hypothèse que cet argumentaire est la justification réelle ; il est difficile de connaître les intentions secrètes.

Je conviens que selon la première approche, les intervenants sont responsables du fait d’être la cause d’un dommage par l’action qu’ils mènent. C’est la notion la plus connue et c’est souvent ainsi que nous jugeons communément. Ils réalisent donc une action qui est répréhensible.

Par contre, si nous l’abordons sur le principe de l’influence, nous pouvons convenir que dans la sphère publique, tout citoyen a des capacités d’actions qui lui sont intrinsèquement liées, surtout dans une Démocratie ou une République. Dès lors que ne pas réaliser d’action tend à laisser le monde se dérouler normalement, nous sommes toujours sur le mode, selon l’argumentation de ces jeunes, des plus démunis qui restent dans une nécessité absolue, les damnés de la terre aussi. D’un point de vue moral et même politique, cela engendre une responsabilité partagée de tous les citoyens de ne pas agir pour changer cet état de fait.

Vous êtes donc pris dans un piège insoluble si nous nous référons exclusivement à une approche formelle, tellement formelle que cela peut même se traduire en logique.
Le seul élément qui puisse faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre est donc la prise de position informelle basée sur la morale et les valeurs. Dès lors qu’un citoyen agit en conformité avec ses propres valeurs, est-il coupable moralement ? S’il n’est pas coupable moralement, peut-il l’être par l’application d’un règlement, d’une loi ? Dans ce contexte, n’est-ce pas la loi ou le règlement qui fait fi de toute valeur morale ?
 
Vous voyez que je me pose bien plus de questions que je n’ai de réponses, et c’est par la discussion, que nous soyons en accord ou pas dans nos idées, que nous pouvons progresser.

Concernant l’approche constitutionnelle relative à la croyance, je ne le pense pas. L’approche de séparation des pouvoirs, la volonté constitutionnelle ne permet de régir que la vie des hommes, et les hommes sont la création de Dieu. Pour un croyant du XVIIème siècle, il était encore inconcevable de traiter l’homme au même niveau que Dieu. Cette tendance est apparue plus tard, au début du XIXème siècle avec la révolution industrielle et la mise en oeuvre du mode de production capitaliste. C’est principalement la recherche de maîtrise de l’énergie qui a changé profondemment la relation entre l’homme et la nature.

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