Le scientisme c’est surtout une sur-estimation de nos connaissances scientifiques, de leur complétude, une sous-estimation de l’imprévisibilité inhérente à un domaine d’étude (et bien connue de la science) et en particulier dans les domaines ou la complexité est de mise. Je dirais que le scientisme, c’est se croire objectif quand on ne l’est pas, et que c’est finalement une position (une « foi ») irrationnelle.
Je pense sincèrement que la méthode scientifique est la seule qui
puisse construire une véritable connaissance objective, mais ça ne
signifie pas pour autant que nos connaissances soient à ce jour
complètes et illimités.
Dans le cas des OGM par exemple : il est notoire que les scientifiques étudiant les écosystèmes dans leur ensemble sont généralement moins optimistes quand aux risques potentiels de l’introduction de ces organismes sur l’environnement que les biologistes dont l’objet d’étude est l’organisme vivant en lui même. Pour être réellement objectif, il faut tenir compte des deux points de vue.
Si on peut faire un reproche à l’AFIS, c’est d’être parfois à la limite du parti pris tout en se réclamant de l’objectivité scientifique. Par exemple je ne comprend pas bien pourquoi l’association publie un certain nombre de points de vues sceptiques par rapport au réchauffement climatique (en invoquant le doute scientifique) mais ne fait pas part du moindre « doute scientifique » concernant l’inocuïté du Mon810 ou d’autres OGMs. Je n’ai pas l’impression que cette position (doute pour le climat et certitude pour les OGMs) reflète particulièrement bien la position des scientifiques en général.
Ceci dit la promotion de l’esprit scientifique reste une activité d’utilité pulique...