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Alexandre 3 mai 2009 18:14


 Le pire risque pour les justiciables et la démocratie est que les juges continuent à être complètement indépendants du pouvoir politique et accentuent, comme c’est le cas depuis quelques années, leur totale irresponsabilité à l’égard des représentants élus du peuple et des lois.
 On a vu encore très récemment un juge décider, en son âme et conscience, et en dehors de tout texte, que la place des morts était au cimetière et qu’une exposition de cadavres allait à l’encontre du respect dû aux morts. Le juge d’appel a fait remarquer, à juste titre, et toujours en dehors de toute référence à une loi, que l’exposition des momies égyptiennes était courante et n’entrainait pas un manque de respect pour les pharaons.
 Cette dérive des juges vers une justice personnelle et subjective est directement liée à leur statut d’irresponsables protégés de toute sanction sur le fond de leur activité.
 Un exemple frappant en a été donné il y a quelques années lorsqu’un juge de Versailles (!) avait jugé que les motifs d’une grève étaient « manifestement déraisonnables » et avait condamné les salariés à arrêter leur grève sous peine astreinte financière exorbitante.

 L’avantage du pouvoir politique sur le pouvoir judiciaire c’est qu’il a des comptes à rendre à la population (trop peu fréquemment et trop globalement, il est vrai) mais qu’il risque plus qu’une simple réprimande des ses confrères pour avoir détruit la vie de quelques vulgaires « justciés ».
 La toute-puissance de la caste judiciaire qui a failli aboutir à la « république des juges » ( curieux nom pour un pouvoir qui n’est pas élu) était soutenue par la caste journalistique qui voyait là un moyen d’assoir son pouvoir face aux politiques jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle aussi pouvait être la victime de l’arbitraire judiciaire et subir des perquisitions et des mises en examen pour révéler ses sources sur une affaire quand la fuite ( illégale) ne venait pas d’un juge.

 Cette dérive judiciariste s’est inscrite dans le contexte idéologique du triomphe de la révolution conservatrice et de la volonté (?) de singer tout ce qui venait des Etats-Unis et en particulier son système ( support du libéralisme) de la primauté du judiciaire sur le politique. Cette primauté récente dans l’histoire des Etats-Unis à été combattue par Roosevelt qui a du batailler contre la cour suprème pour imposer ses réformes sociales auxquelles les juges (qu’il appelait les corbeaux) s’opposaient sous des prétextes de contradiction avec la constitution.
 On assiste un peu au même phénomène en France où le Conseil Constitutionnel habille ses décisions politiques sur la validité des lois en faisant dire à la constitution ce qu’il veut, et son contraire, comme on l’a vu à plusieurs reprises et notamment sur la validité des nationalisations.
Le risque de judiciarisation de la société française et de l’accentuation de sa dépolitisation n’est donc pas écarté.

 


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