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En réponse à :


morice morice 5 juin 2009 17:35

Il n’y a en effet aucun suspense dans cette question.

Les medias ont ils fait elire Sarkozy ?
Oui, evidemment..


 dès le PREMIER TOUR : en acceptant la grotesque poursuite en moto façon Chirac (lors de son élection, lui !) Pujadas s’est rendu coupable d’un détournement d« opinion : on a MONTRE CE SOIR LA UN FUTUR GAGNANT, dans la situation du gagnant. Le soir même j’avais proposé un article qui s’intitulait »faut-il pendre Pujadas"... c’était évidemment outrancier, mais je suis toujours en train de me poser la question à son égard (oh sans avoir envie de le pendre, rassurez vous)

Tout le monde l’a relevé, comme séquence choc : dans une soirée où on s’enquiquine (sauf si on invite Bernard Tapie, très en forme alzheimerrienne - ou émêchée- ce soir là), faut bien trouver une idée roborative. Et là, on en a ressorti une du placard à scoops. Qu’on refasse la course poursuite de Benoit Duquesne, devenu depuis le « motodidacte » de France2, pourquoi pas. C’est pas cela qui me gêne : ce n’est pas la première fois qu’une chaîne en imite une autre. Le premier problème, c’est celui d’un service public qui imite une chaîne privée, douze ans après, ça fait... ringard. Là non plus ce n’est pas la première fois : il suffit de regarder le deux journaux de 20 h en parallèle pour s’apercevoir qu’on la photocopie à la minute près des différent sujets. Au point qu’on se dit qu’à midi, avec JP Pernaut et son éternel sabotier savoyard perdu au fond d’un obscur vallon, on a une émission quasi révolutionnaire dans le PAF. Ou surréaliste (surtout quand il interview les candidats à la présidence, surtout !).

Non, ce qui me gêne, c’est que je ne sais pas QUI est à l’origine du projet. Et là, on a beaucoup à dire sur le fonctionnement de la chaîne d’état. Sur le fond, d’abord, à refaire le coup d’un soir d’élection présidentielle à ce qui ce soir là ne l’est pas : ce n’est qu’un premier tour, sans plus, après tout. Sur le candidat visé, ensuite, l’homme étant alors présenté à l’esprit des gens comme ayant DEJA partie gagnée, puisqu’il se ballade de la même façon que le précédent vainqueur. Et cette responsabilité là est grave, très grave. A quoi bon le deuxième tour, alors si c’est pour revoir la même scène ? Sarkozy aura le présentateur DANS sa Val Satis, c’est pas possible autrement pour le soir du couronnement ! Et enfin, il reste le nœud du problème, à savoir qui du candidat ou du présentateur, est le responsable de la proposition initiale ? Qui est le prescripteur de cette infamie ? Car, enfin, on ne décide pas ainsi d’un acte qui met en branle un inconscient collectif aussi fort, sans en mesurer les conséquences dans le public. Ou chez les collègues, tel Bruno Roger-Petit, qui pour s’être moqué ouvertement du « motodidacte » Duquesne, s’était fait retirer le journal de la nuit de France 2. Il n’y a plus de journal du soir depuis, et tout le monde s’en fiche, remarquez. Dommage, c’était pratique en rentrant du boulot.

Car c’est vrai, ça QUI ? Qui a bien pu pondre pareille idée dans un service public ? Faire la chasse au président putatif, une deuxième fois, comme on fait un safari en ville ? On soupçonne sec France2 de glisser de jour en jour dans la « peopolisation » de ses programmes, mais là on touche le fond. Encore heureux que Karl Zero, faux journaliste, n’ait pas été sur la moto, on aurait eu droit au tutoiement condescendant et irrespectueux... à la Ardisson, autre schtroumpf cathodique. Non, qui peut bien être à l’origine d’une idée aussi tordue, sinon celui qui a évincé... Benoit Duquesne, à savoir David Pujadas, transfuge de la maison TF1, via sa consoeur LCI. Car notre homme, présenté partout comme intégre, semble depuis pas mal de temps dériver lentement vers d ’autres rivages moins respectueux de l’éthique. Son interview le 22 mars dernier du président iranien posait déjà problème : coupures dans les réponses ou propos déformés à la traduction (Ahmadinejad réiterrant de détruire Israel, pas moins !), présentation à la PPDA de la préparation de l’interview avec Pujadas présenté au premier plan (alors que visiblement il ne parle pas l’iranien) et interview par lui seul, en plans séparés, chaise devant chaise (Pujadas seul devant Ahmadinejad, plus fort que PPDA avec Castro !). Et, sommet des sommets, Pujadas lui-même en « direct » le soir à 20H, uniquement resté là- bas à cette heure pour faire le lancement à l’antenne... de son propre reportage ! Ce soir là, le transfuge de chez Bouygues et LCI avait déjà franchi la ligne jaune de l’intégrité journalistique. Le président iranien se battant au même moment à l’ONU pour ne pas en subir les foudres, tous les observateurs le soupçonnent d’avoir cherché à réaliser ce jour là une opération de lobbying politique. Interviewé par un David Pujadas versé people depuis peu, ayant accepté comme tous les autres de se montrer en short à la mer sur des magazines télé, comme un certain ministre de l’intérieur candidat à la même époque. Lui qui avait toujours juré de nous éviter ça, il va falloir qu’il nous explique sa conversion récente aux lois du show-bizz. Et ses liens étroits avec le pouvoir et...l’équipe de Nicolas Sarkozy.


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