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perlseb 22 juin 2009 11:17

@plancherDesVaches,

Je me suis peut-être mal exprimé. Je suis moi-même ingénieur et je crois que suis assez rigoureux dans mes pensées et dans ma vie.

Pour ce qui est de l’obscurantisme, il ne me semble pas en avoir parlé : je pense que ce terme est peu trop subjectif pour être employé dans un raisonnement (chacun donne sa définition du progrès). Mais, je peux dire, en essayant de le comprendre à la sauce de l’article, qu’il n’y a pas de réelle volonté d’ « obscurantisme » : les gens font des métiers de plus en plus difficiles, le monde évolue, les choses se compliquent. Les experts (dont je fais partie si je regarde ma formation) pensent qu’ils méritent plus d’argent puisqu’ils ont fait des études et qu’ils ont compris les choses compliquées « indispensables » au fonctionnement de cette société : pour beaucoup, c’est ça le progrès, même si cette complexification est totalement arbitraire et improductive. Je pense que le progrès technique (et scientifique) est un réel progrès utile, mais le système (totalement à revoir) se débat depuis des siècles pour essayer de s’y adapter démocratiquement (« le progrès ne vaut que si il est partagé par tous »). Quand à d’autres « progrès » comme la complexification des moyens de financement (création de la bourse de valeurs, puis titres émis de plus en plus opaques,...), je pense qu’ils sont totalement improductifs mais permettent par contre à une minorité de s’enrichir beaucoup plus rapidement. Alors plutôt que de remettre en cause certaines choses qui fonctionnent très mal, on préfère rajouter des règles totalement arbitraires que de gens vont devoir apprendre pendant leurs études pour les contrôler et pendant leur travail pour les contourner : c’est sans fin, sans intérêt.

En pratique, ceux qui ont travaillé pour la comptabilité d’Enron étaient des experts bien payés, ceux qui l’ont contrôlé étaient des experts bien payés. Mais tous ces experts ne méritaient pas un seul centime : leur travail s’est révélé totalement improductif.

Je ne parlerai pas, non plus, du fait que les complexifications totalement arbitraires sont totalement inintéressantes pour quelqu’un qui a un peu les pieds sur terre et qui n’a pas que l’argent en tête.

Pour ma part, en tant qu’ingénieur travaillant dans l’informatique, j’ai participé à la mise en place de la fiscalité sur des contrats d’assurance vie ou à la mise à jour de calculs de payes suite à des évolutions réglementaires : en simplifiant un peu, on complique encore le système pour essayer de récupérer de l’argent à ceux qui en gagne trop facilement. C’est totalement improductif et bien sûr, en faisant des études techniques je souhaitais faire un métier qui augmente la productivité et pas ça, mais après presque 3 ans de chômage, je n’ai pas vraiment choisi mon métier même si j’ai choisi ma formation.

Encore une fois, ça ne sert à rien les complexités arbitraires qu’il faut contrôler ensuite : ça nous appauvrit tous exceptés ceux qui se sont enrichis sur ces nouvelles complexités avant que l’on y a ajoute de la régulation, toujours insuffisante. La nature et les lois physiques sont déjà assez complexes comme cela.

Pour ce qui est des « perles rares », c’est une mécompréhension totale. Pour moi une perle rare c’est avant tout quelqu’un d’honnête. Quelqu’un qui se croit intelligent (encore un terme subjectif !) parce qu’il est capable de contourner le système, de ’magouiller’ me fait un peu rire. S’il est capable de se regarder en face en volant les autres (même légalement, car le système légalise totalement l’exploitation de l’homme par l’homme, je n’apprends rien à personne), et bien c’est qu’il n’y a pas grand chose dans sa cervelle, en tout cas, pas de conscience, l’un des rares qualités qui devraient nous distinguer des animaux.

D’ailleurs, quelqu’un qui n’agit que pour l’argent n’est qu’un larbin. Peu importe ce qu’il emmagasine comme savoir ou comme richesse. Personnellement, je ne suis pas esclave de l’argent, d’ailleurs j’ai démissionné (et je ne suis pas à la charge de la société) : il est très difficile de travailler à temps partiel en tant qu’ingénieur mais on gagne trop par rapport aux besoins utiles. Bien sûr je n’aurais pas démissionné si mon métier avait été réellement productif (et donc intéressant), mais avec les moyens techniques que l’on a, on ne peut pas être tous productifs et travailler 35h par semaine (ou pire 39h). Il faut que le « gouvernement » crée des métiers ineptes mais compliqués pour que les gens que l’on a formé puissent travailler dans un bureau à la ’Brazil’ avec un salaire mérité.

Mais idées ne sont pas figées, mais je n’ai pas 15 ans non plus. Si vous pensez que je suis incohérent, et c’est peut être le cas, vos arguments m’intéressent.


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