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Nicolas GONZALES 3 juillet 2009 09:58

Le cumul des mandats est un vrai problème, et j’étais assez engagé à lire l’article par son accroche très nuancée, affirmant, du moins je le ressens ainsi, que le problème ne peut se trancher de façon évidente. De plus, argumenter sur le thème du cumul en fonction de l’idée de démocratie représentative était loin d’être une mauvaise idée. Pourtant, je finis peu convaincu par la pertinence de la dite argumentation. S’il existe une classe politique qui se professionnalise - c’est indéniable - je ne suis pas pour ma part certain que ce soit un problème en soi, tant l’univers politique demande des compétences politique ; il n’est pas non plus évident que cela pose des problèmes démocratiques, tant les moyens de servir la cité sont nombreux. En tout cas, le lien entre coupure démocratique et cumul des mandats me paraît bien faible : le véritable problème, c’est l’accessibilité aux mandats, chasse gardée des partis, à tous, et cela suppose un financement public des campagnes d’avantage tournée vers les candidats que vers les partis... En réalité, la véritable argumentation, à laquelle je n’ai pas la réponse, qui permettrait de trancher objectivement sur le cumul, c’est : comment les autres font ?

Le cumul est en effet un phénomène très français. Cela s’explique et se justifie non pas pour des raisons morales, ou de démocratie représentative au sens strict, mais d’organisation administrativo-politique du pays. Que fait un élu député, conseiller régional, et communal (simple hypothèse) ? Son travail de député est essentiellement formel, dans le cadre de commissions, vu le pouvoir de l’assemblée Nationale dans la Ve République. Et être conseiller régional ne signifie pas un travail un plein temps : s’il n’est pas élu au bureau, c’est simplement une fonction législative régionale à l’assemblée du conseil régional, qui se réunit seulement quelques fois tous les trimestres ! Sans même compté l’aide de collaborateurs, il est donc parfaitement possible de cumuler en France, en restant raisonnable sur le nombre de mandats à cumuler ! Et il paraît humain de voulir adjoindre à une fonction légistative dévaluée une fonction d’exécutif local...

Et c’est ici que l’on voit que interdire le cumul électif, et dans le temps, par une loi où un article de constitution est un angélisme : le cumul est un produit de l’organisation du système politico-administratif français. Pour en finir, il faudrait réformer l’ensemble de son architecture : le poids de l’assemblée nationale, un niveau de collectivité territorialle de moins, organisées autrement... Où l’on voit bien que le cumul est appellé à durer...


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