• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Ecométa Ecométa 28 juillet 2009 08:22

Qu’il y ait des gens plus ou moins riches dans une société, ceci ne pose pas de problème ; ce qui pose problème dans une société moderne c’est qu’un si grand nombre de gens vivent dans une misère économique et sociale de plus en plus grande. Il convient de faire un distinguo entre la liberté, celle individuelle, et le libéralisme, liberté systémique et non plus individuelle. La différence de richesse n’est pas une conséquence de la « Liberté » avec un grand « L », celle individuelle, qui, forcément n’est pas inconditionnelle dans une société, mais forcément conditionnelle. Sauf à vouloir dominer les autres, c’est une liberté toute « relative » en fait, non « absolue », car elle doit s’arrêter là ou elle gène celle des autres.

Ce qui pose problème c’est le libéralisme (paroxysme de liberté : liberté inconditionnelle), ce libéralisme économique, théorie du XIX è siècle selon laquelle le système économique doit être considéré comme un système de nature essentiellement « physique » (science dure) fonctionnant en vertu de ses propres lois « naturelles » qui doivent être fondamentalement indépendantes de l’intervention de facteurs extérieurs, d’ordre social, institutionnel, politique, idéologique. Autrement dit : un libéralisme économique fonctionnant en dehors de toutes considérations simplement républicaines voire des principes mêmes de démocratie et d’humanité !

Un peu de cohérence entre les différent systèmes qu’ils soient de nature politique, économique ou social ; pour tout dire, un peu de cohérence au sein même de notre « Savoir » ne nuirait pas à l’ensemble : bien au contraire ! C’est de plus en plus évident : les gens sont perdus, totalement perdus et on le serait même à moins ! Ainsi, comment peut-on, décemment, d’un côté prôner les valeurs de la République et de l’autre celles d’un libéralisme économiques libertaire et liberticide pour la société ? Elles sont antinomiques ces valeurs, voire totalement contradictoires. C’est ce qui fait que les gens sont perdus, totalement perdus et qu’ ils ne savent plus à quel « Saint » ou plutôt à quelle « Sainte » se vouer : la Sainte République, la Sainte démocratie, la Sainte politique, la Sainte économie, la Sainte Science, la Sainte religion ?

Comment peut-on, comme le font les principaux partis politiques, ceux appeler à gouverner, pour prôner d’un côté les valeurs de la République, de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, et de l’autre le libéralisme économique ? Comment sinon par un manque total de probité intellectuelle ! Mais il est vrai que la probité intellectuelle des hommes politiques laisse plutôt à désirer.

Ainsi, on ne peut décemment pas d’un côté, celui de la République prôner une « Liberté » forcément conditionnelle car s’exerçant dans le cadre de la société, puis de l’autre, celui du libéralisme économique, prôner un « libéralisme systémique », essentiellement « systémique », qui se regarde le nombril, et, qui, du même coup nie et exploite la société. Un libéralisme économique refusant, par principe libertaire et forcément liberticide pour la société, toutes contraintes de nature politique, sociale, constitutionnel et institutionnel voire même, et c’est un comble, toutes contraintes économiques au sens collectif et sociétal. De la même façon, on ne peut pas en même temps prôner une « Egalité » en droits et en devoirs et de l’autre instaurer le darwinisme social, le dumping social et une classe, celle des laborieux au service d’une classe d’entrepreneurs affairistes libre-échangistes se cachant derrières des structures de plus en plus anonyme et gigantesques. Pareillement, on ne peut pas prôner en même temps une « Fraternité » forcément sociale et une « concurrence sauvage » entre tous les acteurs du système.

L’histoire, tellement riche d’enseignements, nous apprend que se prétendre de certaines « valeurs », de certains « principes », comme ceux de la République ou encore ceux d’humanité et de démocratie qui les rejoignent et, ne pas les appliquer, voire leurs en substituer d’autre au titre d’un pragmatisme essentiellement fonctionnel, rationaliste : est humainement et sociétalement très dangereux ! Mais il est vrai que pour cette période de fuite en avant rationalo économico technoscientiste, persuadée que le savoir est devant nous et uniquement devant nous, pour cette période qui ne justifie le présent que par l’avenir : l’histoire n’a que peu de sens ! Pourtant, savoir où l’on va implique de savoir d’où l’on vient, et, la connaissance de l’histoire, du moins le fait de ne pas la nier, de la regarder en face nous permettrait, ceci, à la condition expresse d’intégrer l’introspection dans nos processus cognitifs, de ne pas répéter sans cesse les mêmes erreurs ! Entre le discours, entre les belles intentions, et les actes il y a toujours une différence, mais jamais cette différence n’a été aussi grande : on peut même parler de précipice et même de pure contradiction ! Qui peut encore croire aux différentes « chartes », celle onusienne, aux différentes constitutions qui placent les principes d’humanité au dessus de tout ? Personne n’y croit plus car elles sont, ces bonnes intentions, bafouées par tout les tenants et aboutissants d’un pragmatisme capitaliste essentiellement dogmatique, qui dominent le monde ! Un capitalisme dogmatique, réducteur, simplificateur au simplisme, comme tous les dogmatismes !


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès