La photo annexée à cet excellente
étude le démontre nettement : la structure en question a été
bâtie sur la zone d’estran et plus précisément à l’étage
médiolittoral où il y a alternance d’immersion et d’émersion ;
cet étage est délimité vers le haut par le niveau moyen des hautes
mers de vive-eau et vers le bas par le niveau moyen des basses mer de
vive-eau.
Je suis formel, toute zone d’exondation
qui se trouve délimitée par l’ étage supralittoral et l’étage
infralittoral (étage circalittoral exclu) correspondant peu ou prou
aux zones de schorre et le slikke relève du domaine public où toute
activité y compris celle, historique, consistant à griller des
saucisses sur barbecue (chariot à roulettes en galets avec grillage
suspendu au dessus de charbons ardents permettant la cuisson lente de
viande de mamouth).
Cette technique dite de barbacoa était
largement utilisée par les populations ancestrales qui dès le
mois d’Ahgrrrhuuu (correspondant à notre mois d’Aout actuel),
fuyaient les cavernes étouffantes pour s’adonner à ce moment de
bonheur simple et de partage.
C’est vers l’ère paléozoïque que le
législateur a interdit la pratique de l’allumage de feu sur zone
d’estran, surtout en période de pleine mer (rapport au feu). Cette
nouvelle législation mettait un terme définitif aux implantations
de barbacoa.
Je crains donc, cher Gasty, que votre
prétendue « construction » ne soit que le simple vestige d’un
de ces nombreux barbacoa qui émaillaient les zones littorales.
Par ailleurs, je rappèle quelques
règles simples concernant le domaine public d’estran.
Dans ce domaine public, aucune construction même saisonnière ne
peut se faire sans autorisation préalable par un service de l’État
au-delà d’une utilisation supérieure à la journée, et cette
occupation impose la protection des lieux, le respect de
l’environnement (propreté) et la restauration des lieux (de plus
certaines utilisations non construites peuvent être interdites par
arrêté préfectoral) telles que le campement, l’allumage de
feux, la pêche ou la chasse, la cueillette ou les plantations,
le creusement du sous-sol, la prospection et le pompage des eaux,
l’usage de certains véhicules motorisés ou non, l’accès par
des animaux domestiques ou le traitement des sols.