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Moristovari Moristovari 13 août 2009 11:33

Il y a méprise : étant meilleur cinéphile qu’historien, c’est votre remarque sur la tranquillité du far-west qui m’intrigue.

Pour celle concernant les westerns et les indiens, il ne fait aucun doute qu’elle est fausse. N’oublions pas qu’en 1950, le cinéma avait déjà un demi-siècle derrière lui. Si tous les westerns n’ont pas d’indiens comme personnages, la plupart des pionners du genre les montrèrent d’une manière caricaturale, voir dégradante. Cette image des indiens donnée par le cinéma s’est heureusement progressivement améliorée avec le temps.

Dans les premiers westerns les indiens étaient pour les scénaristes une simple « force de la nature » dangereuse créatrice de péripéties pour le héros - cowboy, colon ou cavalerie. Par la suite de meilleurs scénarios apparurent, humanisant un peu les personnages principaux mais restant manichéen avec les autres dont les indiens, alors rarement dotés de qualités sympathiques, sauf notables exceptions. C’est seulement au début des années 50 qu’arriva une vague de film pro indien. Échantillon de cette avant-garde : La flèche brisée 1950, La Porte Du Diable 1950, Bronco Apache 1954, La dernière chasse 1956...

Une critique de 1966 à propos du Massacre de Fort Apache, 1947 : « Le film a une importance quasi historique : pour la première fois, l’indien y était représenté avec sympathie, comme une victime de l’homme blanc ».

Une critique de 1978 à propos de Bronco Apache, 1954 : « C’est avant tout pour sa réhabilitation de l’indien au cinéma que Bronco Apache marque une date. »

Quand aux westerns ne ménageant guère les indiens, les décennies 30-40 n’en manquent pas. Pour l’exemple, citons « le premier rebelle » 1939.

A la fois symbole privilégié du danger de l’ouest sauvage, victime d’un racisme anti-indien encore présent dans l’imaginaire collectif et sujet tabou touchant un génocide (que l’Amérique taira au plus fort de son patriotisme jusqu’aux années 1950, début des désillusions), l’étiquette de méchant et de sauvage des indiens fut bien, et longtemps, une réalité au cinéma.


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