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En réponse à :


docdory docdory 1er septembre 2009 16:10

@ Vincent Delaury 


Merci de cette excellente critique , qui rejoint , pour l’essentiel , l’opinion que j’en ai eu après l’avoir vu . Ce film, bien que plein d’imperfections , n’est cependant pas un film médiocre ni dénué d’intérêt .
Il est très intéressant de comparer ce film avec un autre film récent relatant une « fin du monde » , le film « Prédictions » ( knowing ) , avec Nicholas Cage .
La comparaison des deux films illustre deux choses :
1°) l’incapacité quasi structurelle du cinéma français à faire un véritable film de science-fiction. 
La tentative la plus connue est « le 5ème élément » de Luc besson , qui est plus un space-opéra un peu kitsch qu’un véritable scénario de SF . Pour ce qui est des « derniers jours du monde » , là-encore , si la thématique du film est une thématique de science-fiction , on ne peut néanmoins pas parler de film de science-fiction. 
En effet , l’apocalypse en cours , qui semble plus être en rapport avec une accumulation de catastrophe écologico-virales entraînant un pétage de plomb généralisé et, en fin de compte, un conflit nucléaire, cette apocalypse de survenue progressive, donc, sert plus de décor à une sorte d’étude socio-psychologique qu’à un véritable scénario de science-fiction . 
Dans « Prédictions », par contre , il y a une vision très science-fictionnesque des prémisses de cette apocalypse , avec la découverte par le fils du héros de ces messages codés écrits cinquante années auparavant par une petite fille apparemment n’ayant pas toute sa raison ...
2°) La comparaison de ces deux films ne sauraient mieux illustrer les différences de civilisation entre les USA et la France :
- Dans le film américain , le scénario ne peut s’empêcher des allusions bibliques ( le livre d’Ezéchiel ) , et l’attitude de ceux qui se rendent compte qu’ils ne peuvent échapper à la catastrophe est de se retrouver en famille pour une dernière prière, illustrant la tradition très américaine des valeurs familiales et religieuses . Ce parti pris abouti à la dernière scène quasi-inadmissible de trois minutes, qui frise le ridicule et gâche un peu la fin du film ( je pense que cette scène a du être rajoutée à la demande des producteurs , le scénariste n’aurait , je l’espère , jamais inventé une fin kitschissime aussi contraire à l’esprit de ce film , excellent par ailleurs ! )
- Dans le film français , ceux qui se rendent compte qu’ils ne vont pas échapper au cataclysme se livrent à une frénésie d’orgies plus ou moins décadentes , le « héros » du film multipliant les aventures sexuelles , et la plupart des personnages se suicident juste avant la fin, après avoir joui sans entraves , dans une tentative de garder, in fine, la maîtrise de leur destin après une fin de vie pétillante comme du champagne .
La scène la plus forte du film étant la dégustation d’une dernière omelette aux truffes dans un hôtel du Périgord ou du Quercy , devant une magnifique rivière, avec une lumière somptueuse , alors que cet hôtel est déjà rempli de cadavres !
Dans les deux films , il s’agit plus de la fin d’un monde que de la fin du monde. Dans les deux films il y a une lueur d’espoir à la fin . Dans le film américain , la Terre est entièrement détruite et les survivants expédiés sur une planète adaptée . Dans le film français , la fille du « héros » part naviguer avec une bande d’ami(e)s en attendant que ça se tasse , On peut donc supposer que le conflit nucléaire ne les atteint pas directement , et qu’il y a donc des survivants en mer, qui peuvent repartir sur de nouvelles bases . Donc , refus , dans les deux cas , de l’idée d’une apocalypse absolument complète.


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