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Krokodilo Krokodilo 18 septembre 2009 10:45

Vous êtes le prince de l’ambigüité et des réactions rapides, le pompier qui arrive avant l’incendie : à peine naît-il une conscience écologique mondiale que vous dénoncez la dictature écolo qui régirait chacun de nos actes, ou s’apprêterait à le faire comme, selon vous, en Suède.
Aujourd’hui, à peine commence t-on à parler des effets nocifs du « management » féroce dans les grandes entreprises (gestion et chef du personnel font trop vieux français) suite à la privatisation, que vous dénoncez la victimisation des gens. Quoique, un excellent téléfilm avait montré comment un « spécialiste » de la liquidation fait craquer les employés.
« Cependant, le suicide possède des origines multifactorielles dont la souffrance au travail et l’insécurité de l’emploi sont aussi des causes importantes. Cela est indéniable, mais derrière la dénonciation actuelle de cette « épidémie de suicide » dans une grande entreprise semble poindre une idéologie de victimisation et de déresponsabilisation de l’individu. A force de s’apitoyer, la société refuse toute conséquence fâcheuse et cela bien sur inclut le suicide. Jadis condamné pour des raisons religieuses, il est désormais considéré comme la conséquence d’une faute de quelqu’un, patron, petit chef, institution et non comme un acte volontaire et réfléchi de l’individu et de ce fait digne de respect. »

« La société française devient hélas une société de geignards demandant l’intervention de l’Etat Providence qui oublie que la liberté ne se demande pas mais se prend ! »
Chacun pour soi et Dieu pour tous, la loi du colt, c’est le pied ? Vous oubliez juste que partout où une idéologie de ce type s’installe, ce ne sont pas seulement les forts qui gagnent, mais ceux qui savent passer des alliances, c’est-à-dire les affidés des chefs de guerre sadiques et violents, en gros la loi clanique plutôt que celle de la société.

Je vous invite à lire le Nouvel obs de cette semaine, où un article présente des témoignages internes sur ce nouveau management largement attribuable à l’esprit ultraconcurrentiel que vous affectionnez, instauré depuis la privatisation.

Il n’est pas inutile de rappeler tout ce que vous écrivez, mais j’y sens un manque de compassion, une dureté fréquente chez ceux qui sont forts et bien servis par la nature.
Vous êtes en quelque sorte l’opposé de Jack London qui, lui, « self made man » né pauvre, mais fort, remarquablement intelligent, volontaire et créatif, symbole de réussite à l’américaine, s’est battu toute sa vie pour la cause des opprimés et des moins chanceux.
Cette dualité de l’individualisme et de la solidarité est d’ailleurs l’essence même de son superbe roman philosophique « Le Loup des mers », qu’il détestait voir qualifier de roman d’aventures. Bien qu’il admire la force du capitaine (dont le frère est encore plus primitif), proche de l’auteur autodidacte lui aussi, il penche vers l’intello embarqué à bord, faible au départ, mais endurci par la vie à bord, physiquement et mentalement, d’où là encore l’ambigüité.
Il s’est suicidé assez jeune, et le rapprochement avec votre article n’en est que plus évident.

La construction d’une société plus humaine est difficile, mais c’est l’alternative à la loi des clans, des bandes, des trafiquants de drogue, des mafieux en tout genre, et des multinationales inhumaines.


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