Article très intéressant de Georges Malbrunot.
Comment Al-Quaida s’incruste au Yémen.
Source Le Figaro, aujourd’hui.
Sa conclusion :
Après trente-deux ans au pouvoir, Ali Abdallah Saleh voit son habileté
manœuvrière soumise à rude épreuve. Contrairement à ses aînés
« afghans », la nouvelle génération de djihadistes, rentrés d’Irak,
refuse tout compromis. Les Américains, eux, sont las de ses
tergiversations. Mais ils ne peuvent s’en passer dans la lutte
antiterroriste mondiale. Depuis qu’al-Qaida s’en prend aux forces de
sécurité, le leader yéménite aurait compris que les arrangements avec
les djihadistes ont leurs limites. Mais peut-il y renoncer
définitivement, lorsque des segments significatifs de ses services de
renseignements sont proches de leurs idéaux ? « Il suffit que deux ou
trois prédicateurs appellent au djihad à la mosquée le vendredi pour
que des gens suivent leurs discours, poursuit Hilal, un enseignant. Les
prêches ne sont pas surveillés, c’est l’un de nos principaux
problèmes. » Et lorsqu’un ambassadeur européen suggère au ministre de
l’Intérieur de durcir les contrôles sur les imams, celui-ci,
impuissant, répond : « C’est ce que j’ai préconisé aux parlementaires,
mais ils ne veulent pas. » « Quand on parle d’al-Qaida au Yémen, conclut
Mourad Zafir, n’oublions pas que ses sympathisants font partie du
paysage politique. C’est un sujet de compromis comme les autres. » C’est
bien le cœur de l’incompréhension actuelle entre l’Occident et Sanaa.