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CHALOT CHALOT 28 janvier 2010 12:32

voici ce que j’ai écrit après avoir vu le film, il y a des avant premières à Paris, Créteil, Nantes et Versailles
si vous voulez des infos, je donnerai les dates 

LES OUBLIES DE LA MEMOIRE

L’histoire commence à reparler d’eux, ces oubliés de ma mémoire qui ont été chassés, parqués puis emprisonnés par la police de Vichy avant qu’ils ne soient pour la plupart déportés. Plusieurs centaines de milliers d’entre eux, sans que l’on puisse en connaître le nombre, sont morts en camp de concentration.

Ce film émouvant au possible nous fait partager la vie difficile et dramatique d’une grande famille tzigane qui cherche tout simplement à vivre dans cette France occupée où la police aux ordres les poursuit.

Théodore, vétérinaire et maire d’un village de la zone occupée les accueille et cherche avec l’institutrice Madame Lundi à les protéger de la vindicte populaire.

La population paysanne accepte ces gens venus d’ailleurs à la condition qu’ils ne restent pas longtemps et quand Théodore propose leur sédentarisation provisoire afin qu’ils ne soient pas envoyés en camp par les nazis, les vieux réflexes quelque peu xénophobes prennent le dessus.

Les personnages sont très attachants et le réalisateur a évité toute caricature, c’est ainsi que le spectateur découvre la vie de ces « roms » et très vite il se prend d’affection pour Taloche, le grand enfant de 30 ans magnifiquement interprété qui protège P’tit Claude, un enfant dont les parents ont disparu .

Le spectateur n’a pas le temps de souffler ou de respirer car si au début de l’histoire, les images et la musique nous plongent dans un milieu chaleureux ou l’on se sent bien, très vite on perçoit le danger qui guette et le drame qui arrive.

Evidemment Marc Lavoine est plus vrai que nature dans se rôle taillé pour lui mais ce sont les tziganes qui nous attirent par le jeu étonnant haut en couleurs et en mouvements de Taloche qui saute, court, bondit et volerait presque ou par la belle Tsigane sur son cheval au galop.

Des questions bien actuelles sont posées par ce film comme celles sur les conditions de scolarisation et d’accueil de ces enfants.

En effet si ce film qui ne laisse aucun spectateur indemne nous plonge dans l’histoire noire de notre pays et de l’Europe, il nous conduit aussi à réfléchir sur la situation actuelle.

Comme l’a exprimé un homme du voyage à la fin d’une projection : « aujourd’hui encore nous sommes obligés de pointer touts les trois mois avec des carnets qui ressemblent étrangement à ceux d’hier ».

Comme « autrefois » , les panneaux indiqués « interdit aux gens du voyage » sont apposés un peu partout et des barrières les empêchent d’occuper des terrains alors que ceux qui devraient être aménagés ne restent qu’en l’état de projet...

Le débat actuel sur l’identité nationale nous montre que les périls sont encore là.

La France a effectivement un devoir de mémoire à remplir, non seulement pour rendre hommage à toutes celles et à tous ceux qui ont disparu dans les campas de la mort mais aussi pour que plus jamais cette patrie des droits de l’homme ne soit souillée par le racisme et la haine de l’autre.

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Jean-François CHALOT



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