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Alain Laval Alain Laval 13 février 2006 13:14

Je considère que l’on mésestime considérablement les capacités politiques du Hamas. Tout dernièrement, quant aux manifestations des pays arabes au sujet des caricatures, le Hamas a proposé sa médiation pour tempérer les colères. Par ailleurs, et cela n’engage que moi, je ne pense pas que la position de Moscou, relayée du bout des lèvres par Paris, représente une initiative malencontreuse. D’autre part le Hamas, dès les résultats des élections a anoncé que le gouvernement ne serait pas formé avant trois semaines ; à peu de chose près il est dans son temps. Je crois, par ailleurs qu’il devient impératif de considérer le Hamas comme une instance politique élue démocratiquement ; le Hamas représente le peuple Palestinien. A pratiquer un ostracisme d’ambassade avec le Hamas on détournera progressivement sa bonne volonté démocratique en isolement, puis de celui-ci en obligation catastrophique. Mais n’est-ce pas cela même que la Maison Blanche appelle de ses voeux. N’est-il pas de lieu plus propice à manipuler la poudre, tout en prêchant la passivité, que la Maison Blanche ? La tentation d’isoler le Hamas préfigure d’un à priori à la fois politique et stratégique qui ne conduirait à rien d’édifiant pour la stabilité du conflit Israelo-Palestinien qui, bien au contraire, a un fort besoin de toutes les énergies de bonnes volontés et ce quelque soit leur fondement. En ce sens, la décision de V.Poutine de jouer le troublion dans la bonne entente Européo-Américaine, me parait une initiative qui aura le mérite d’exister. Bien sûr personne n’est dupe, ces négociations n’aboutiront pas à quelque chose de sérieux, mais, là encore, elles auront l’avantage d’obliger à l’ouverture des dialogues dans le champ des perspectives internatinales ou la vision du Hamas représente une unique image de terroristes. Maintenant regardons du côté de la trève envisagée par le Hamas. Il ne faut pas s’aventurer hâtivement dans une indignation excessive sous le prétexte que la trève ne formule pas, de facto, la reconnaissance de l’Israël. Le Fatah a reconnu l’existence ainsi que la légitimité de l’Israël,pour autant le sort de la Palestine en a t-il été modifié. Guère ! Les territoires occupés demeurent une épine dans le processus de paix. Il y a bien eu Gaza,néanmoins ce départ est à mettre en étroite relation avec les tensions toujours vives à l’égard de la cis-Jordanie. Le Hamas ne cède pas facilement au protocole qui a sévi jusqu’ici, à savoir, plaire à la communauté occidentale et s’engager d’autre part, à plier, aux ultimatums israëliens. Voilà en quoi je considère que le Hamas formera une entité plus politique que religieuse. D’un côté il y a un état souverain : Israël. Cet état doit se voir considéré tel qu’il se montre, en somme, puissant et solidement soutenu par toutes les grandes puissances de la planète. Par contre, la Palestine forme une nation - non pas un Etat - qui demeure, quoiqu’on en dise, toujours à l’épreuve, voire à la mercie des bons vouloir de ces mêmes grandes puissances. Le Hamas souhaite un équilibre dans un rapport de force déséquilibré. Ses prises de position s’avèrent certainement liées aussi à la dignité du peuple qu’il a maintenant en charge de soutenir et représenter. Plus la dignité de la Palestine et des palestiniens sera exprimée et réelle, plus les chances d’apaisement pourront prendre la voie de la paix. Cette paix, qui serait la réalisation la plus appréciée de tous ceux qui attendent depuis si longtemps que la bonne volonté l’emporte sur les passions, passe peut-être par une transition d’équilibrage fait de fermeté et d’intransigeance.


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