• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Stéphane (---.---.70.13) 14 février 2006 18:21

Le grand attrait d’AGORAVOX c’est d’y retrouver une véritable pluralité d’expression.

Par rapport à tout ce que j’ai pu lire jusqu’à présent sur la question, je me sens nettement plus en phase avec votre approche qui me paraît plus « coller » à la réalité.

Je pense qu’effectivement il est important de souligner les effets induits de la mondialisation dans ce qui apparait aujourd’hui comme un « clash ».Un tel conflit n’aurait pas eu lieu il y a cinquante ans avec la même rapidité. Certes il y eu d’autres conflits au cours de l’histoire mais avec une composante d’inertie beaucoup plus grande.

Vous avez également raison de souligner une certaine relativité culturelle.Je parlerais plutôt de mémoire collective spécifique. La mémoire( en tant que résidu du temps)est la substance dont nous sommes faits.Soit au niveau individuel, soit au niveau collectif.Cette mémoire nous conditionne et influence notre point de vue. Dans cette optique, je me sens toujours assez mal à l’aise lorsqu’on me parle de « valeurs universelles ».Ce n’est pas tant le mot « valeur » qui me dérange c’est cette conséquence immédiate de vouloir l’imposer (de force si besoin est) aux autres.D’ou nous viennent ces valeurs ?Elles nous viennent de NOTRE évolution et nous les déclarons automatiquement comme « universelles » comme pour leur conférer une légitimité supérieure et « sacrée ». Cette « supériorité » nous met automatiquement en position de juger. Je m’étonne de cet irrépressible besoin de sacré.

Aux Etats Unis la situation est simple:le président Bush termine son discours sur l’état de l’Union par un « may God bless you » et le billet vert affiche clairement« in God we trust ».Par ailleurs le « Thanksgiving » donne une connotation sacrée à un acte fondateur qui a donné lieu à un génocide.( ou ethnocide comme l’on voudra)

En Europe, le sacré se conjugue en laïcité et entr’autres liberté d’expression.Moi cela me va très bien.Je pense que cela va bien à une majorité d’Européens.Il est relativement facile( façon de parler...) de déterminer entre nous (Européens) la juste distance entre « moi » et « l’autre ».

Mais entretemps la donne a changé.« L’autre » n’est plus le même, il a une autre histoire,une autre mémoire collective et une autre échelle de valeurs.Tout s’embrouille...tout change...et cela fait peur.

Je crois qu’il y a un dernier facteur qu’il ne faut pas oublier.La peur.La peur de ces « nouveaux barbares » qui se pressent à nos frontières.La peur de ne plus réellement compter, de voir un Indien lancer une OPA sur notre industrie , de nous habiller de pied en cape « made in China ».Surtout la peur de nous sentir incapables de nous projetter dans un monde que nous ne maitrisons plus.

Alors que se passe-t-il ?Un repli sur nous même. Un « sursaut patriotique » en faveur de nos « valeurs fondamentales »... Il est assez symptomatique de constater que les deux Philippe (de Villiers et Vall) tiennent en fin de compte le même language :le premier (à Orange) a promu le vin en « valeur culturelle »( pourquoi pas héritage mondial patronné par l’Unesco ?)et l’autre s’est positionné comme le dernier rempart de la démocratie.

Je ne crois pas que cela soit là la meilleure façon de sauvegarder la pérennité de nos vraies valeurs...


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès