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BA 23 avril 2010 10:41

Lisez cet article clair, net et précis :


Comment expliquer une telle descente aux enfers alors que les pays de la zone euro ont apporté leur soutien à Athènes ?

D’abord parce que c’est un soutien qui reste virtuel : techniquement, les pays ne sont pas prêts à apporter de l’aide dès aujourd’hui. Or les marchés n’attendent pas.

Ensuite, parce que c’est un soutien politiquement et même juridiquement fragile : on le voit bien en Allemagne où la Cour constitutionnelle pourrait être saisie. Et où le soutien à la Grèce est extrêmement impopulaire. Or des élections régionales cruciales auront lieu dans quelques quelques jours outre-Rhin.

Enfin parce que le défaut de paiement de la Grèce n’est plus une hypothèse théorique : on s’en rapproche à grand pas.

Certes, les pays européens ont toujours dit qu’ils soutiendraient la Grèce. Mais ils ont aujourd’hui une excuse pour ne pas le faire - les mensonges répétés d’Athènes sur l’état de ses finances - et surtout, beaucoup plus important, ils sont eux-mêmes dans une situation financière dégradée : les pays de la zone euro ont des déficits colossaux (565 milliards d’euros l’an dernier) et une dette qui s’envole (7.000 milliards d’euros).

Il y a dès lors deux sorties de crise possible pour la Grèce :

Scénario 1 : les pays européens y vont quand même, aident massivement Athènes, mais sans savoir jusqu’où cette aide va les entraîner. Surtout si d’autres pays ont besoin d’aide dans la foulée. C’est un engrenage dangereux. Or il faut savoir que la Grèce a besoin non pas de 30 milliards (le montant du plan européen) mais au minimum de dix fois plus : 150 milliards d’euros d’ici 2015 au titre du principal de sa dette actuelle, et 90 milliards au titre des intérêts. Ceci sans compter la dette supplémentaire qu’elle va devoir souscrire d’ici là du fait de ses déficits. Le soutien à la Grèce est un enjeu à plusieurs centaines de milliards d’euros. En a-t-on encore les moyens ?

Scénario 2 : la Grèce fait défaut. Elle reconnaît qu’elle ne peut plus rembourser et on entre dans une négociation pour rééchelonner sa dette sur 15, 20, 25 ans comme on l’a fait jadis pour l’Argentine. Ce scénario évidemment douloureux pour les créanciers, au premier rangs desquels les banques et assureurs européens, était impensable il y a encore 48 heures pour un pays de la zone euro. Il est débattu aujourd’hui. Il est encore tabou chez les dirigeants européens. Les marchés financiers sont en train de les forcer à ouvrir les yeux.

 

http://www.lesechos.fr/info/inter/020496841181-point-de-vue-nicolas-barre-grece-le-scenario-de-la-faillite.htm


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