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slipenfer 22 mai 2010 10:55


AFP | 21.05.2010 | 17:49

L’Agence maritime américaine NOAA a affirmé vendredi que près de 80 km de bayous, plages et côtes de l’Etat étaient souillés par le pétrole. Et le désastre écologique que connaît ce très fragile écosystème, berceau de plusieurs centaines d’espèces animales, n’en est qu’à ses débuts, comme a dit le craindre Bobby Jindal, gouverneur de Louisiane jeudi. Dans le golfe du Mexique, à 1.500 mètres de profondeur, le pétrole continue de se déverser, sans que l’on sache toutefois dans quelles proportions.

Débit sous-estimé
Jusqu’à présent, BP avançait le chiffre de 5.000 barils de brut (800.000 litres) s’écoulant quotidiennement dans la mer. Mais jeudi, le groupe est revenu sur ses estimations et a avoué l’avoir sous-estimé.

Mark Proegler, un porte-parole du géant pétrolier, a admis jeudi lors d’un entretien avec l’AFP que BP récupérait chaque jour « 5.000 barils », grâce à un conduit sous-marin qui pompe le pétrole sorti de la fuite.

« Il se pourrait donc » que la quantité de pétrole qui souille le golfe du Mexique chaque jour « soit plus que » les 5.000 barils précédemment annoncés.
Sur ABC vendredi, Doug Suttles, le directeur d’exploitation de BP, a tenté de justifier cette approximation.

« Je tiens à souligner que nous avons dit dès le début que ces 5.000 barils par jour étaient très approximatifs (...). Ce n’était pas uniquement l’estimation de BP. C’était aussi celle des autorités, dont la NOAA et les garde-côtes (...). On ne peut pas mettre un appareil de mesure sur ce genre de choses », a dit M. Suttles. Des experts indépendants avaient récemment estimé que le volume s’échappant du puits pourrait être 5 à 20 fois supérieur aux 5.000 barils annoncés.

Rapide riposte
La riposte à ces accusations est venue jeudi du siège de BP à Londres. « Les estimations de tierces parties, calculées sur l’hypothèse d’un tube de 49 cm de diamètre sont inexactes », a dit le groupe dans un communiqué. L’explosion de la plateforme « a réduit d’environ 30% le diamètre du tuyau à son extrémité (...). En outre un tuyau de forage, enfermé dans la colonne (du puits), a réduit de 10% le flux de pétrole », assure BP.

Toujours sur ABC, Doug Suttles a annoncé que BP avait tenu le délai de 24 heures que les autorités américaines lui avaient donné jeudi pour répondre aux interrogations entourant les produits dispersants utilisés pour dissiper la nappe de pétrole. Mais, a-t-il souligné, BP « n’a pas encore trouvé de meilleur produit que le Corexit », une substance qui, selon des défenseurs de l’environnement dont Greenpeace, cause de graves dommages à la faune et la flore.

Colère sur place
Sur place, les habitants et les élus laissent libre cours à leur colère. « La marée noire met en danger notre mode de vie », ne cesse de répéter Bobby Jindal, prévenant dans la foulée qu’il pourrait déjà être trop tard pour sauver les 60.000 emplois liés au secteur de la pêche.

« Il n’y a plus de vie dans ces marais (...). Nous ne cessons de demander à BP de prendre ses responsabilités », insistait jeudi Billy Nungesser, le président de la paroisse (comté) de Plaquemines, au sud de La Nouvelle-Orléans. Plus à l’Est, la Floride a étendu l’état d’urgence en vigueur dans une partie de l’Etat à des zones comprenant l’archipel des Keys et la ville de Miami. Car le brut aspiré par le « Loop Current », un puissant courant marin, pourrait atteindre les côtes de cet Etat dans les prochains jours.


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