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Benjamin (---.---.33.149) 8 mars 2006 12:22

Excusez-moi mais je pense que vous ne vous rendez-pas compte de l’importance du Parlement dans l’élaboration de la loi. Le Parlement (Sénat+ Assemblée nationale)ne fait pas que « parler ». Il élabore les lois, les travaille, les discute et les vote pour les faire entrer dans notre corpus juridique. Si l’on baffoue ses prérogatives, on glisse dangereusement sur la piste du pouvoir dictatorial. Tous les pouvoirs à l’exécutif, c’est ce que l’on appelle une dictature. La séparation des pouvoirs édictée par Montesquieu dans « De l’esprit des lois » est à la base même de notre démocratie. On peut renoncer à tout cela effectivement, en notre époque troublée où l’efficacité prime avant tout et où le consommateur a pris le pas sur le citoyen dans tous les domaines, dont le champ politique. Cela peut paraître désuet, illusoire, le rôle du Parlement, mais si l’on en revenait à un régime autoritaire supprimant nos libertés fondamentales, je suis persuadé que les opposants au rôle primordial du Parlement seraient les premiers à en regretter sa disparition. Alors vraiment désolé, mais le fait pour un gouvernement de prendre des ordonnances à tout va ou encore d’utiliser le 49.3 pour éviter tout débat, au nom de l’urgence et de l’efficacité, est un antécédent néfaste et dangereux pour notre démocratie, et surtout le signe d’un régime en fin de parcours. La quatrième République n’était pas tant handicapée par ses institutions que par un contexte insupportable de lutte pour la conservation de colonies en Asie et en Afrique qui n’avait pas lieu d’être. La France semble décidément toujours nostalgique d’un pouvoir exécutif central fort et autoritaire dans une illusoire vision que j’appelle complexe de Bonaparte. La montée de Nicolas Sarkozy dans les médias et dans la sphère politique correspond bien à cette description. L’élection présidentielle est néfaste dans cette tendance qu’elle a à personnifier à outrance le jeu politique, ce qui le « peopolise » au lieu de mettre en avant les vrais enjeux que sont les programmes politiques et leur mise en application. A toujours tout simplifier au nom de l’efficacité ou de la « dictature de la réalité », on en arrivera, si ce n’est déjà le cas, à des dérives regrettables.


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