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En réponse à :


sisyphe sisyphe 16 juin 2010 13:04

votes : -2
Par hgo04 (xxx.xxx.xxx.233) 16 juin 09:17

Yan..

« Eaux de Vichy et collabos en béret »« 

Il est pourtant bien reconnu, à ce jour, que la gauche de l »époque a été à une trés grosse majorité, collabos.. et non pas la droite..


Ben voyons ! 

La rééc riture de l’histoire par les révisionnistes de la droite et de la droite extrème... smiley 

Alors, un peu d’histoire ... 


Les partis collaborationnistes (France)

Dés juillet 1940, des activistes tentent leur chance en créant des partis politiques favorables à l’occupant nazi. Ils sont ensuite rejoints par les hommes politiques fascistes déçus par le caractère réactionnaire, catholique et moralisant du régime de Vichy (vers l’automne 1940).
Tout en se réclamant officiellement du maréchal Pétain, le petit monde collaborationniste parisien se distingue tout d’abord par sa volonté d’aller plus loin que le régime de Vichy. Au contact direct des forces d’occupation allemandes, il prône l’instauration d’un régime fasciste ou nazi en France, plus « révolutionnaire », et engagé sans arrière-pensée dans la collaboration avec l’Allemagne nazie. Les collaborationnistes parisiens vont progressivement prendre des places au sein du régime de Vichy qu’ils ont tant critiqué au départ et tendront à radicaliser encore plus le régime (Marcel Déat ministre en 1944).


Autre caractéristique du petit monde collaborationniste, l’incapacité à s’unir, et les intrigues entre chefs (la rivalité entre Jacques Doriot et Marcel Déat, mais aussi entre Marcel Déat et Eugène Deloncle, etc.). Marcel Déat a tenté de réaliser un parti unique en 1941 en alliant RNP et MSR, puis en 1943 au sein d’un éphémère Front révolutionnaire national.
Tout ce petit monde là se retrouvera, avec le maréchal Pétain et les derniers fidèles de Vichy en exil en Allemagne, à Sigmaringen en 1944-194511. Jacques Doriot tentera de rejouer l’aventure gaullienne à l’envers en prenant la tête d’un Comité français de libération nationale et enverra quelques agents pro-allemands dans la France libérée par les alliés. Certains se retrouveront dans la LVF, à défendre le dernier carré des chefs nazis dans le Berlin dévasté au printemps 1945.


Les 2 principaux partis collaborationnistes :


Parti populaire français ou PPF (fondé en 1936 et dirigé par Jacques Doriot, ouvertement fasciste. Maximum de 20 000 à 30 000 membres

.
Rassemblement national populaire (ou RNP), fondé en 1941 et dirigé par Marcel Déat, ancien député socialiste SFIO puis néo-socialiste, parti de classes moyennes, plus « modéré » que le PPF. Maximum de 20 000 à 30 000 membres.


Satellites du RNP :


Ligue de la pensée française (fondée en 1942 par René Château, ancien député radical-socialiste. Le mouvement le plus étonnant, constitué de sincères intellectuels républicains favorables à la Collaboration pour que, en échange, l’Allemagne permette à la France de rétablir la République !).


Partis collaborationnistes « moyens » (plus de 1 000 membres) :


Parti franciste (fondé en 1933 par scission de la Milice socialiste nationale de l’ancien leader socialiste Gustave Hervé. Fondé et dirigé par Marcel Bucard, réactionnaire de droite passé par toutes les ligues. Membres : 5 500 à 8 000 maximum).


Mouvement social révolutionnaire ou MSR (issu de la Cagoule, fondée en 1936 par scission de l’Action française. Fondée et dirigé par Eugène Deloncle, ancien membre de l’Action française. Puis dirigé en 1942-1944 par Georges Soulès, socialiste SFIO membre du cabinet de Charles Spinasse dans le gouvernement du Front populaire. Parti de comploteurs d’extrême-droite. Membres : vers 1 500 à 16 000 membres maximum selon les sources !).


Jeunes de l’Europe nouvelle (issu de la branche jeunes du groupe Collaboration. Dirigé par Marc Augier, ancien organisateur du Centre laïque des auberges de jeunesse et membre de cabinet de Léo Lagrange dans le gouvernement du Front populaire, puis par Jacques Schweizer, président des JNS, successeur de la ligue d’extrême-droite des Jeunesses patriotes. Max : 1 500 membres).


Les jeunes du Maréchal (créée par Jacques Bousquet, professeur de lycée, puis prise en main par Jean-Marie Balestre et Robert Hersant. Membres : 1 400 maximum).


Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne (Mouvement social européen) (dirigé par Pierre Costantini, officier bonapartiste. Membres : 1 000 à 3 000 membres maximum).


Organisations collaborationnistes de notables et d’élus


Groupe Collaboration (dirigé par Alphonse de Châteaubriant, écrivain réactionnaire. Groupe de notables conservateurs spécialisés dans les conférences à thèmes sur la collaboration. Audience : 33 comité en zone sud et un nombre inconnu en zone nord).


Comité d’action antibolchévique (CAA) (dirigé par Paul Chack, officier de marine et écrivain d’extrême-droite, membre de l’Action française jusqu’en 1939. Groupe de soutien à la LVF. Membres : vers 1 000 mais qui appartiennent aussi à d’autres organisations collaborationnistes)


Parti ouvrier et paysan français (POPF) (dirigé par Marcel Gitton, ancien n°3 du PCF puis Marcel Capron, député-maire PCF d’Alfortville. Parti regroupant l’aile collaborationniste des communistes. Membres : 300 en zone nord).


Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi) (dirigé par Georges Yvetot, figure historique du syndicalisme français, puis par René Mesnard, socialiste passé au RNP, et Jules Teulade, ancien communiste passé au PPF. Organisation « caritative » pour les ouvriers bombardés, en fait instrument de propagande collaborationniste envers les milieux ouvriers).


Les Energies françaises (ébauche de futur parti unique piloté fin 1942 par Pierre Laval. Chef : Léon Cayla, ancien gouverneur général de Madagascar. Mais restera un petit groupe de notables conservateurs).


Groupuscules collaborationnistes (moins de 1 000 membres)


Parti français national-collectiviste (PFNC) (fondé en 1934 et dirigé par Pierre Clémenti, journaliste de la presse radicale-socialiste. Membres : quelques centaines). Proche en 1940 du Jeune front (dirigé par Robert Hersant, ancien membre des Jeunesse socialistes) et des Gardes françaises,


Front franc (dirigé par Jean Boissel, ancien combattant d’extrême-droite et ultra-raciste. Membres : quelques dizaines).


Le Feu (dirigé par Maurice Delaunay, ancien député apparenté au PDP démocrate-chrétien. Il se fait appeler « François Henry Prométhée », « le Maître du feu » et prône une renaissance de la France sans idée politique claire. Cette histoire de fou ne dure que 6 mois mais largement subventionnée par l’Allemagne qui voulait peut-être discréditer les collaborationnistes).


Autres groupuscules  :

Parti national-socialiste français (PNSF) (environ 50 membres), Croisade française du national-socialisme (CFNS), Formations éclaires révolutionnaires (50 membres maximum), Les Hitlériens français (une douzaine de membres), Mouvement national-syndicaliste-L’Union française, Les Gardes du peuple révolutionnaire, Comité d’épuration de la race française, Cadets de Francs (organise quelques camps de jeunesse de 100 à 300 membres).
Collaborationnistes régionalistes
Parti national breton pro-nazi
Brezona, détaché du Parti national breton, qui se réclame du national-socialisme ; et dans cette mouvance Galv ouvertement pro-nazi, et formé à partir des rédacteurs de la revue Arvor, Stur d’Olier Mordrel, et le Bezen Perrot formé par une fraction du Parti national breton.


Où l’on voit, donc, que les membres de la « gauche » ayany participé à la collaboration, l’ont fait, en quittant la gauche, pour rejoindre les rangs de la droite et de la droite extrème.

Parce que, pendant ce temps ... 

Toutes les couches sociales, toutes les sensibilités politiques, toutes les sensibilités philosophiques et religieuses sont représentées au sein de la Résistance. Les Juifs, les démocrates-chrétiens, les socialistes et les communistes après juin 1941 sont toutefois les plus représentés.

Bien au-delà des seuls cercles de gauche, des catégories sont inversement blâmées dès l’Occupation pour leur sous-représentation dans la lutte clandestine, à commencer par les paysans, du moins jusqu’à la naissance des maquis en 1943, et surtout la bourgeoisie et le patronat. Le catholique François Mauriac écrit ainsi en 1943 que « seule la classe ouvrière [était] dans sa masse restée fidèle à la patrie meurtrie ». Toutefois, on ne peut assimiler la gauche ou le peuple à la Résistance, ni la droite ou les classes supérieures à la collaboration. Si le patronat est fort peu représenté malgré de spectaculaires exceptions (Peugeot, Michelin), en revanche de nombreux éléments traditionnellement conservateurs comme les Églises, les militaires ou l’aristocratie paient un tribut significatif à la lutte.


Pas de bol, hugo ; mais les faits démentent votre petite propagande... smiley


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