• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Nicolas 28 juin 2010 17:01

On peut raconter ce qu’on veut, il n’en reste pas moins que pas mal de choses sont passées aux occidentaux via les arabes.

Et je n’aime pas le bouquin de Gouguenheim, je n’y peux rien. Je n’ai beau être ni Le Goff ni De Libera, quand on lit dans ce bouquin que Jean Scot Erigène lisait le grec, ce qui est vrai, mais qu’on présente ce fait archi-connu depuis des lustres comme une thèse originale de l’auteur, c’est grotesque. Auteur qui n’a pas non plus parlé d’ouvrages comme le Ménon, le Phédon, l’Organon, l’Ethique à Nicomaque, les oeuvres d’Euclide, connues par les traductions à partir de versions venues des Arabes. Quand je lis dans « Aristote au mont saint Michel », qu’un exemplaire traduit équivaut à un réseau de circulation et de diffusion des idées du livre, il y a de quoi se fendre la poire. Pareil quand il est fait implicitement une équivalence entre les traités de Boèce sur la logique et la possession complète du corpus aristotélicien, ce qui est une bouffonnerie pure et simple.

Et limiter le rôle des échanges de savoir entre Islam et chrétienté à la réception de textes grecs comme le font certains est faux, l’Occident a souhaité avoir et a obtenu des oeuvres des musulmans, comme le Canon d’Avicenne, d’autres ouvrages de médecine, l’oeuvre d’Al Haytham sur l’optique et bien d’autres.

Si ces oeuvres étaient disponibles en Occident et si faciles à obtenir, pourquoi des traducteurs comme Gérard de Crémone ou Michel Scot se sont-ils donnés la peine de traduire pendant des décennies des dizaines d’ouvrage en latin.

Il suffit d’avoir plongé son nez dans trois ou quatre textes de « théologie » médiévale dans sa vie pour savoir que les oeuvres du XIIIème sont autant des ouvrages de philosophies que de religion, bien avant la séparation de la philosophie et de la théologie au 14ème siècle. On y parle des rapports entre l’individuel et le général (la querelle des universaux), de géographie, d’histoire naturelle (voir Albert le Grand), là encore il y a pas mal de raccourcis et d’idées reçues. La philosophie ne s’est pas arrêtée après les grecs antiques, contrairement à ce qu’on peut entendre, cette idée sur laquelle repose une partie des controverses historiques actuelles ridicules est simplement fausse.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès