Je préfère le bouquin d’Emmanuel Todd...
En effet, on constate que les États-Unis sont en déclin relatif par rapport au reste du monde. Ce déclin relatif a deux composantes.
Mais le point le plus sensible est la dépendance économique des États-Unis, dont les échanges économiques avec le reste du monde sont déséquilibrés : de plus en plus ils consomment ce que produit le monde, comme l’atteste leur déficit commercial croissant. Tout se passe comme si le monde payait un tribut aux États-Unis, bien que le phénomène soit plutôt un bienfait pour la planète qui peut ainsi écouler son excédent de production dû à la mondialisation de l’économie. Mais le maintien de ce déficit commercial– et donc du régime impérial – n’est possible que grâce à l’entrée massive de capitaux aux États-Unis. Or cet investissement, fruit du libre choix des citoyens et donc terriblement volatile, ne peut se poursuivre que si les États-Unis continuent à être perçus comme centraux.
Face à cette fragilité terrible, les États-Unis réagissent : ils doivent faire en sorte de ne pas être marginalisés. Bien que devenant de moins en moins utile, voire parasites, il doivent donner l’impression qu’ils restent le centre du monde. Pour cela, conformément aux grandes lignes de la stratégie proposée par Zbigniew Brzezinski en 1997 (dans son livre « Le Grand échiquer »), ils tâchent avant tout d’isoler la Russie, seule véritable menace à leur hégémonie militaire. L’isolement de la Russie passe par le contrôle du reste de l’Eurasie et en particulier par le maintien des protectorats européens et japonais dans la sphère d’influence américaine. Le moyen de maintenir cette prise, et plus généralement de donner l’impression que les États-Unis sont indispensables à la planète par la protection qu’ils lui offrent, est de maintenir un certain niveau de désordre en livrant une guerre théâtrale contre des États mineurs présentés comme « l’Axe du Mal ».
Mais cette tentative est vaine face aux forces de l’Histoire. Le déclin des États-Unis est inéluctable, comme le laisse présager le retour de la Russie qui se relève de sa crise post-communiste ainsi que l’émancipation de l’Europe dont l’euro, s’il survit, sera en lui-même un contrepoids majeur au dollar américain, surtout si le Royaume-Uni s’y rallie.
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