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Mordax 23 septembre 2010 19:09

Je n’ai lu que des extraits de Gümbel, et appréhendé sa ligne directrice. De nombreuses critiques surgissent immédiatement .
 Pour les grandes orientations : tout d’abord, Gümbel par du présupposé que tout le monde souffre, ce qui n’est évidemment pas la cas. Il part des présupposés de l’OCDE, dont les « chiffres » , l’indépendance, et l’orientation idéologique ne sont plus à présenter Ensuite, il calque tout son raisonnement sur un système anglo-saxon dont les ravages sont pourtant connus. L’école publique anglaise n’est certainement pas un modèle plus présentable que ses trains.

 En entrant un peu dans le détail, on voit que Gümbel a déjà choisi son camp : celui de Meirieu et des pédagogistes, pourtant bêtes noires désormais des enseignants du second degré. Le système de notation par 4 lettres est d’une totale hypocrisie, car un D ne vaudra jamais un A, et le saura, et cela rend très difficile les évaluations précises.
la méthode est totalement « suiviste ». Ce n’est plus à l’élève de marcher vers un savoir émancipateur, mais onconforte son côté consomamteur, sa propension à raisonner en mode binaire et pulsionnel selon l’alternative « j’aime, j’aime pas », contre laquelle luttent tous les pédagogues (pas les pédagogistes, attention !)

 Ensuite, des contre-vérités sont à relever : par exemple, un inspecteur ne passe pas « par dessus » le professeur, qui garde une entière liberté pédagogique. l’inspecteur vérifie essentiellement que le programme officiel est suivi. Son premier regard va vers le cours et son insertion dans une progression conforme aux Instructions Officielles, nationales et représentatives du système républicain .
 Ce qui amène au point suivant : l’autonomie des établissements, qui serait précisément la dislocation des programmes nationaux, et l’apparition d’inégalités encore plus grande sur le territoire français, le tout sous la houlette de chefs d’établissement transformés en « managers », représentants l’exécutif et non plus le savoir scientifique, comme les inspecteurs, même si le système n’est pas parfait. « Managers » non exempts de pressions extérieures des lobbies locaux, politiques, entreprises, parents d’élèves, etc.. Par exemple, suppression de matières « inutiles », établissement où l’on fait du hip-hop pour la paix scolaire , où l’on surnote, tandis que quelques kilomètres plus loin, on travaille. Sans compter la porte ouverte aux divers communautarismes, en fonction du lieu.
 Et que vont devenir les élèves qui veulent vraiment une bonne école , qui ne « souffrent » pas ? Vont-ils être obligés de se démener encore plus pour contourner la carte ? Seront-ils obligés d’aller dans le privé ?

Un tel système est le négatif, et même la négation du fondement républicain de l’école.

On me rétorquera que les défauts que je cible plus haut existent. Certes, mais tout le travail devrait consister à les corriger. Gümbel ressemble plutôt à un médecin qui déciderait de couper une jambe avant toute tentative de la sauver.
Voilà un pamphlet qui devrait réjouir un homme qui affiche et proclame son anti-républicanisme provocateur (« je hais cette République »). j’ai nommé Gabriel Cohn-Bendit.


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