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Mammon 25 septembre 2010 10:51

Bonjour l’auteur

Ce qu’ont subi Ngawang Choephel et de Palden Choedron est intolérable, c’est sûr, mais se focaliser sur eux deux, parce que tibétains ethniques, alors que des centaines voire des milliers de leurs compatriotes subissent un sort similaire dans le reste de la Chine me paraît procéder de l’indignation sélective.
Il n’est nul besoin de rappeler combien tout reste à faire en matière de droits individuels en Chine - le gouvernement chinois lui-même le reconnaît - mais dissocier le sort des tibétains ethniques des autres chinois ne fera nullement avancer la situation dans les régions tibétaines.
Seul l’avènement d’un véritable état de droit dans toute la Chine pourra mettre fin au malaise tibétain, mais il ne pourra se faire que progressivement dans ce pays gigantesque, le gouvernement chinois ne lâchant du lest que s’il est assuré que l’harmonie sociale et l’intégrité territoriale seront préservées. C’est en donnant des gages sur ces deux derniers points que les émissaires du Dalaï Lama pourront enfin avoir des discussions sérieuses avec leurs interlocuteurs chinois (retour du Dalaï Lama et des réfugiés tibétains, préservation de la langue tibétaine, intégration de la culture tibétaine dans la modernité, droits individuels...)
Pour revenir à Ngawang Choephel, je relève quelques points à éclaircir dans votre article :
Vous dites qu’il a été réfugié en Inde dès sa petite enfance. Hors, en Inde, les réfugiés tibétains ne disposent pas officiellement de passeports pour voyager, puisqu’ils ne désirent pas prendre la nationalité indienne (ils sont néanmoins libres de circuler sur tout le territoire de l’Union indienne, en particulier pour se rendre sur les sites sacrés de la vie du Bouddha).
C’est plutôt gênant puisque toute entrée en Région Autonome du Tibet doit faire l’objet d’une autorisation spéciale en plus d’un visa chinois... En plus, ce permis doit faire état de la mention « touriste » ou « journaliste » puisque toute activité journalistique y est pour le moment strictement encadrée - c’est déplorable mais c’est ainsi.
Donc, si Ngawang Choephel s’est fait arrêter sur le marché de Shigatse en train de réaliser un reportage, c’est : a) qu’il est entré au Tibet sans autorisation et b) qu’il a fait un reportage sans autorisation alors qu’il était en plus c) un « tibétain de l’extérieur ». Il a pris des risques absolument énormes pour réaliser un simple reportage sur la musique et les danses tibétaines, et ceci pourrait expliquer - sans aucunement excuser - la réaction disproportionnée des autorités chinoises. N’aurait-il pas été plus intelligent qu’il envoie quelqu’un d’autre réaliser ce reportage en passant par les canaux officiels (il ne doit pas manquer de confrères occidentaux prêts à lui rendre ce service) ?
Petit rappel, quand même : Shigatsé n’est pas « près » de Lhassa, c’est à 320 km...
Bref, je compatis mais je m’interroge quand même...


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