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Mathieu2 Key 11 avril 2006 16:37

Le début de votre article m’effraie... je vois que vous avez une licence d’Histoire, que peuvent bien vous apprendre les professeurs dans les facs françaises, je me le demande. Car mettre sur le même plan d’une part la découverte de l’Amérique et Verdun, qui sont effectivement des dates essentielles de l’Histoire mondiale, et d’autre part la bataille de Marignan de ce voyou arrogant de François III (François 1er pour les Français) et la mort de cette illuminée de Jeanne d’Arc, qui entend des voix qui lui disent de quitter la Lorraine pour aller guerroyer en France, c’est un peu fort !

Sinon sur le message principal de l’article (WW1 première guerre moderne de l’Histoire), je suis d’accord avec vous mais bon, sans vouloir vous vexer vous n’avez pas fait une grande découverte.

« La fraternité des Poilus, au-delà des barrières de milieux, de régions ou de langue, leur a permis de tenir Verdun durant les 10 mois de siège. »

Comme c’est beau !... mais complètement faux. On dirait le style des manuels d’histoire de la France de l’entre-deux guerre... Une majorité d’Hexagons parlaient une autre langue que le français, donc je ne vois pas comment ils auraient pu fraterniser sous le drapeau français. Ils obéissaient à leurs officiers sinon ils étaient fusillés, point barre. Non seulement les Bretons ne fraternisaient pas avec les Français, et pour cause, mais il y en a même qui étaient fusillés parce qu’ils « parlaient boche », comprenez breton ! (oui se dit ya en breton, comme en allemand).

« mais aussi, et surtout, tous les soldats venus d’Afrique française (notamment les Sénégalais et les Marocains) ; on n’avait pas demandé leur avis, et ils sont morts pour défendre un pays qui n’était pas le leur. Dans le contexte actuel, il me paraît important de souligner ce point trop souvent méconnu. »

Ce point n’a jamais été méconnu. La preuve le succès immense après-guerre de la pub Ya bon Banania et de son tirailleur sénégalais. Simplement, une fois qu’ils ont servis, on les a renvoyés dans leur pays sans pension aucune. Un prélude au sort des harkis sans doute.

Et ils n’ont pas été les seuls à qui ont a pas demandé leur avis, on ne l’a demandé à personne, ni les Sénégalais, ni les Bretons, ni les Catalans, ni les Marocains ni personne. De grâce, épargnez-nous cette démagogie sélective.

Pierrarnard : « A l’arrière des femmes qui font tourner les usines et apprennent qu’elles peuvent se passer des hommes et demanderont bientot a voter..... »

C’est vrai pour la plupart des autres états mais pas pour la France. Des pays ayant participé au conflit comme les Etats-unis (plusieurs Etats tout du moins, le reste en 1919), la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la Finlande, l’Australie ont institué le vote des femmes avant même WW1. Pendant le conflit : le Danemark, l’Irlande, le Canada, l’Angleterre, l’Union Soviétique, la Pologne, la Géorgie, la Tchécoslovaquie. Après le conflit l’Allemagne, l’Islande, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suède, l’Autriche, la Hongrie, l’Afrique du Sud, l’Espagne, le Brésil, la Turquie ou encore les Philippines. Le vote des femmes n’interviendra en France qu’après WW2 comme pour son clone belge et l’Italie, ainsi que dans tout un tas de pays du monde (notamment suite à la décolonisation). Donc il est inexact de dire qu’en France la WW1 a généré le droit de vote des femmes ; elle a surtout généré une boucherie horrible et inutile instituée par des personnes (généraux et hommes politiques français et allemands notamment) bien en sécurité alors que les gens qui n’avaient rien demandé à personne, qui ne se sentaient la plupart du temps, en ce qui concerne la France, pas français, et qui n’avaient rien contre l’Allemagne, se sont fait massacrer.

Pour finir je me cantonnerai au cas des Bretons, celui que je connais le mieux, en vous livrant quelques citations révélatrices :

- Général Nivelle (se gourmandant après les 1800 morts du 64ème RI au chemin des Dames) : « Ce que j’en ai consommé de Bretons ! »

- En 1916, un soldat de Mellionec, Fanch Laorans (François Laurent), est fusillé comme espion parce qu’il ne savait pas parler français.

- Théodore Botrel : « La République nous appelle, sachons vivre et mourir, un Français doit vivre pour elle, pour elle un Breton doit mourir. »

- « Les Bretons sont maintenant deux fois Français puisque morts pour elle ! »

- sur ce lien http://contreculture.org/AT%20Monuments%20aux%20morts.html vous pourrez voir une photo du momument de Gentioux, dans le Limousin, où il est inscrit « Maudite soit la guerre ». A noter qu’en Bretagne les listes sur les monuments aux morts sont particulièrement longues. On parle de les compter tous afin d’avoir enfin le nombre exact de Bretons décédés pendant le conflit, car ce chiffre, aussi incroyable que cela puisse paraître, n’a toujours pas été transmis par le ministère des Armées ( et ne le sera sans doute jamais, alors que les Bretons formaient des bataillons propres, comme pour la guerre de 1870 d’ailleurs).


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