L’Égypte compte aujourd’hui 85 millions d’habitants pour une surface d’un million de kilomètres carrés, soit un peu moins de deux fois la France. Chacun sait toutefois que ce pays n’est en réalité habitable et cultivable que sur une faible proportion de ses terres. A 90 % la population et les cultures se concentrent sur le delta du Nil ainsi que sur une bande d’une dizaine de kilomètres de large au bord du fleuve sur 1.000 km de long, allant du Caire jusqu’au au pied du barrage d’Assouan. Grosso modo l’Égypte ne peut compter pour vivre et se nourrir que sur une quarantaine de milliers de kilomètres carrés. Ainsi ramené à la « surface utile », la densité de peuplement égyptienne approche 2.000 habitants au kilomètre carré (avec une telle densité la France accueillerait près d’un milliard d’habitants).
Encore une fois, la convergence d’une densité de peuplement excessive et d’une croissance trop rapide conduit les êtres humains à la souffrance. Au delà la sympathie naturelle que l’on ressent pour un peuple qui tente de se libérer, il faut bien reconnaître que le régime qui prendra le relais, aussi démocratique soit-il, aura peu de chance de sortir le pays de l’ornière dans laquelle des décennies de laxisme démographique l’ont précipité.