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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 11 mars 2011 14:29

Excellent commentaire auquel je vais m’employer (tenter) de répondre point par point.


1) Il est discutable d’affirmer que la morale chrétienne ne soit pas sacrificielle de ses désirs propres au profit de l’amour du prochain et de Dieu (ce qui est tout un pour un chrétien). Le péché, le mal originel, est inscrit, pour le christianisme, dans l’amour de soi, appelé « orgueil » et exige le sacrifice de soi et le renoncement soi (humilité). La charité chrétienne ne commence pas par l’amour de soi-même mais par l’amour du prochain, à l’image du sacrifice consenti du Christ pour sauver l’humanité par delà (de) la mort.

Ceci dit il y a un narcissisme masqué (dénié) du chrétien qui consiste à s’aimer soi-même au service de Dieu et du prochain en vue de son salut post-mortem. Mais la culpabilisation et la condamnation (au sens littéral) de la recherche du bonheur (ou désir) propre (dit égoïste) ici-bas, comme manifestation d’orgueil, est permanente dans la tradition chrétienne. 

2) Il faut donc distinguer une morale altruiste sacrificielle par rapport à une morale altruiste qui fait de la recherche du bonheur réciproque ou mutuel ici-bas une condition du bonheur personnel, mais il ne s’agit plus de morale religieuse dès lors qu’elle ne relève d’aucun commandement divin et de l’espérance en un salut post-mortem. Cette morale n’est en rien absolue : elle est relative, humaniste ou libérale en tout cas immanente et suppose la volonté de justice et d’intérêt mutuel ou général donc l’exigence de politique libérale et de droits universels. 

3) En effet le capitalisme est traversé par le conflit entre la nécessité globale de la concurrence au niveau macro-économique et le désir de monopole au niveau micro-économique. C’est pour quoi le politique doit intervenir macro-économiquement pour réguler la libre concurrence (il n’y a pas de liberté sans règles du jeu), non faussée par le désir et le danger permanent monopolistique spontané de chaque entreprise.(« le renard libre dans le poulailler libre » est le contraire de la liberté économique : il génère la dictature du fort sur le faible, voire l’élimination de ce dernier) 

4) En effet l’encadrement démocratique du capitalisme, à l’échelle mondiale, reste à penser. J’ai l’intention de publier un prochain article sur le sujet, mais je peux dire, dès maintenant, que toute tentative de nationaliser ce problème est vouée à l’échec, de même que toute tentative de réduire les droits démocratiques, y compris dans le domaine économique, me semble porter le danger totalitaire (de droite ou de gauche) comme les nuées portent l’orage. 

Les luttes (de classes) pour la justice sociale et l’écologie s’inscriront dans un projet internationaliste ou seront écrasées et/ou détournées et trahies par des régimes plus ou moins totalitaires de type socio-nationalistes.



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