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koz koz 24 avril 2006 15:32

Vous ne m’en voudrez pas j’espère, Monsieur Reboul, j’ai toute l’admiration qu’il convient pour la philosophie. Mais je vois dans votre commentaire (votre charge ?) précisément un travers de la philo : vivre dans les concepts, au détriment de la « real life » ou « vraie vie » pour ceux que l’anglais incommode beaucoup).

Oui, bien sûr, le monde idéal est un monde dans lequel on éduqerait les enfants à l’autonomie, à distinguer le bien du mal, à savoir faire preuve de distance...

Mais redescendez un peu ! Pendant que vous rêvez à l’avènement de ce monde idéal, combien d’enfants sont seuls chez eux (ou dehors) à partir de 16h30 !? Le temps d’oeuvrer à ce que tel ne soit plus le cas (et l’on peut et l’on doit le faire), combien d’enfants choqués, traumatisés, ou « pervertis », dans le sens où leur représentation de la sexualité sera avant tout celle du porno ?

« Cachez ce sein que je ne saurais voir », me dîtes-vous ? La référence me déçoit. Tartufferie, tartufferie... Serait-ce la seule mention de Mère Teresa et de Jean-Paul II dans le texte qui aurait suffi à ma catégoriser chez les bigots ? Le raccourci serait regrettable de la part d’un philosophe.

On se réveille ! Il ne s’agit plus de cacher un sein, mais la dame qui se fait enculer par le baudet ! Tant que l’on reste dans le concept, le raisonnement peut être le même. Quant on se coltine la réalité...

Je suis aussi très allergique à la référence éculée à la « prohibition ». A chaque fois que l’on aborde des questions de ce genre, on trouve quelqu’un pour nous dire qu’interdire, c’est le meilleur moyen de susciter le désir. Et so what ? Montrons tout ?

« Tiens, mon petit, la société actuelle étant une société du spectacle, je te prie de visionner ce film. Les scènes que tu y verras ne correspondent pas à une sexualité respectueuse de l’autre, mais il convient que tu puisses te faire ta propre opinion. Nous organiserons un débat entre adultes après le visionnage afin que nous puissions envisager ensemble le bien-fondé de la zoopholie dans les rapports humains »

Vous nous parlez de « comportements sexuels considérés sans raisons comme déviants ». Youhou ! Je préfèrerais que vous avouiiez n’avoir pas lu mon billet plutôt que de devoir en déduire que lorsque l’on évoque scatologie, zoophilie, fist fucking et violences conjugales, vous, vous classez cela gentiment dans la catégorie des comportements simplement humains ?

En outre, seriez-vous de ces tenants de l’inéluctable ? « C’est ainsi, tout est spectacle, les enfants visionneront du porno, alors éduquons-les » ... Non, désolé, d’une part, comme dit plus haut, je crains que votre objectif d’éducation ne soit bien déconnecté du réel, mais en ce qui me concerne, je ne souhaite pas consentir à ce que tout et n’importe quoi soit affiché, diffusé, médiatisé, en en appelant simplement à la raison.

Enfin, vous travestissez totalement mon propos, pour mieux asseoir votre réponse.

« cet amalgame présente la sexualité en général et ses représentations comme moralement suspectes et milite en fait pour un interdit illusoire qui n’a tout simplement plus de sens dans notre société sans morale universelle, sinon celle des droits de l’homme qui incluent le droit à la liberté et à la pluralité des comportements sexuels. »

En écrivant cela, vous trahissez mon propos pour mieux le stigmatiser. Le procédé est regrettable.

Je pense encore maîtriser ma pensée et être relativement cohérent dans mes propos et mon attitude. Aussi, en aucune manière, je ne pense « présenter la sexualité comme moralement suspecte », pas plus que ses représentations. J’ai la faiblesse de penser que « la sexualité » ne se réduit pas vraiment à ce que l’on en voit dans les pornos, et qu’il y a de meilleures représentations que d’autres.


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