La thèse de Salin, pour résumer, c’est que la fortune de quelqu’un est nécessairement répartie après la mort, mais que le défunt est seul légitime pour décider de cette répartition et que c’est la seule voie respectueuse de la personnalité de celui-ci au delà de sa mort, contrairement à l’état qui répartit de façon impersonnelle. Faire reculer l’état dans ce domaine, c’est donc faire reculer la violence et faire progresser le respect de l’être humain : « Admettre l’imposition des successions,
c’est tolérer des germes de totalitarisme dans une société. »
On peut bien sûr donner à ses enfants (qui vers 60 ans auront de toute façon dû travailler avant), à des gens qui vous ont aidé, à des amis, à quelqu’un qui veut créer son entreprise, pour des causes humanitaires, pour mener des combats intellectuels, pour la recherche dans un domaine qui tient à cœur, faire de la charité privée, etc. L’argent n’est pas destiné à finir fatalement dans le trou sans fin des caisses de retraite par répartition ou du remboursement des intérêts de la dette.
Après il y a des arguments utilitaristes bien sûr, en ce sens que les successions privées incitent davantage à accumuler et à transmettre le capital à des personnes responsables, qu’à consommer et à redistribuer.